Le docteur Frankenstein veut créer un monstre dit idéal, à partir du corps d'un voleur, des mains d'un sculpteur et du cerveau d'un savant. Mais sa création va en quelque sorte lui échapper et semer la terreur.
Oublions ce titre français ridicule pour parler du brio de cette réalisation, qui va être de ces films qui vont inaugurer l'âge d'or de la Hammer, qui va durer près de 20 ans, dans le cinéma fantastique. Bien que le monstre ne ressemble pas à ceux des productions Universal des années 1930, ce qu'en fait Christopher Lee (choisi uniquement à cause de sa grande taille !) en fait quelque chose de presque touchant. Terence Fisher le filme à la fois comme un monstre difforme, avec des cicatrices de partout, mais qui semble comme apeurée face au monde qui l'entoure, mais avec des scènes parfois effrayantes où le pouvoir de suggestion fait des merveilles, notamment quand il va tuer un vieil homme, dont on entend seulement les cris.
L'autre atout du film est dans le personnage de Victor Frankenstein joué par l'excellent Peter Cushing, qui est montré comme une personne froide, égoïste, ne pensant qu'à ce progrès majeur de la science, y compris à balayer une romance. Le tout dans des décors gothiques très réussis, malgré la petitesse du budget, et on a là un film assez étonnant, très court, et qui parle en même temps des dangers de la science, ainsi que du côté incontrôlable, jusqu'au final assez réussi.
Du coup, la réussite commerciale du film va pousser la Hammer à exploiter davantage le sillon du fantastique, notamment avec le duo Christopher Lee/Peter Cushing, et c'est tant mieux.