Vais-je finir à mon tour par rejoindre la fronde « anti-Burtonienne » constatée depuis maintenant plusieurs années ? Rien n'est moins sûr, et j'en suis d'ailleurs encore loin. Pour autant, reconnaissons que le bonhomme montre ici des difficultés de renouvellement, à l'image d'un scénario charmant mais manquant de magie. Il faut dire que le rythme est inégal, et que l'on évite pas quelques facilités passagères, à l'image d'une fin manquant de noirceur. Pour autant, « Frankenweenie » garde quelques atouts essentiels : l'animation est magnifique, la photographie somptueuse et l'univers si singulier du cinéaste reconnaissable entre tous, tandis que le doublage (composé notamment de Catherine O'Hara, Martin Landau et Winona Ryder) s'avère une réussite totale. De plus, difficile d'être insensible aux nombreux clins d'œil à tous les classiques « Universal Monsters » que Tim Burton aime tant, certains s'avérant même jubilatoires, cette réécriture de « Frankenstein » trouvant par ailleurs un bel équilibre entre hommage et œuvre personnelle, ce qui n'est évidemment jamais simple. Bref, il est d'autant plus dommage de sortir légèrement frustré de la salle lorsque l'on constate les réelles qualités d'une entreprise certes recommandable, mais on ne peut s'empêcher d'imaginer ce qu'aurait pu faire le grand Tim vingt ans plus tôt de pareil projet...