Disney is not alive... not alive anymore...
J'ai longuement hésité avant d’écrire une critique pour ce film en stop motion alors qu’il ne le méritait pas. C’est pourquoi, mon propos s’attaquera et s’articulera autour de ce qui m’a révolté lors du visionnage.
Amateur des films de Tim Burton, j’étais curieux de voir comment il s’était débrouillé pour nous servir un film qui serait aussi bien destiné aux enfants qu’aux moins jeunes.
Autant vous dire qu’en ce jour il a complètement fait taire en moi cette curiosité et ma sympathie pour son personnage fantasmagorique haut en couleurs.
On peut pas dire qu'il se soit trop foulé le quinquagénaire, Frankenweenie n'étant qu'une adaptation long format d'un de ses premiers courts du même nom. Il y a certes des différences notables entre ces deux créations, le passage du "live" à l'animation et un scénario étoffé pour justifier l'heure supplémentaire, mais Tim Burton ne s’est pas embarrassé davantage.
Production Disney oblige, l'univers et l'ambiance du film sont légers et bon enfant. Pas de mélancolie lugubre et déprimante, pas de noirceur doublement renforcée par l'image en noir et blanc, non, on retrouve bien les codes Disney...enfin il me semblait.
C'est en avançant au fil des évènement qui ponctuent le récit que j'ai remarqué un ptit truc qui m'a fait tiquer, puis j'ai fini à son dénouement par en être profondément choqué.
Même s'il est incontestable que les créateurs de Mickey ont eu leurs mots à dire sur la forme, il est surprenant de constater que dans le fond ça n'a pas été aussi déterminant...
Il n'est pas exclu cependant, qu'au fil des décennies ils aient changé eux-aussi de philosophie. Moi-même, n'étant pas un grand amateur des productions qui ont rythmé l'enfance de chacun d'entre nous, je m'inclinais néanmoins devant les valeurs partagées et la morale pleine de vertu qui les concluaient tous. Anciennement teintée d'un christianisme omniprésent, ils avaient pourtant su se renouveler avec des films comme Mulan, Aladin et d'autres en s'ouvrant à des principes qu’on peut retrouver dans les courants de pensée à travers le monde.
Frankenweenie marque une nette cassure avec cette vision des choses qui octroyait aux œuvres de la firme un cachet spécial et unique. Il y a bien évidemment le japonais Miyazaki, mais d’un certain point de vue, c’est un peu l’exception qui confirme la règle.
Dans Frankenweenie, la morale qui apparaît après un long suspense, fait perdre tout son sens à ce mot formidable. J'ai eu l'impression de voir un plaidoyer prônant un progressisme technocratique sans limite, où nous combattons notre peur de la mort par la science au lieu de sereinement l'accepter comme une étape naturelle...
Celle-ci accompagnée tout du long par un message détestable nous incitant à faire tout et n'importe quoi tant que nous y prenons plaisir, sans s'interroger sur les conséquence qui pourraient en résulter. Le même que nous retrouvons aujourd’hui dans nos sociétés mercantiles.
Le plus grave avec Frankenweenie, ce n'est pas qu'il ne soit pas aussi bon qu'il en a l'air, ni que son message foireux hérisse mes poils d'indignation, c'est surtout que des enfants de 12 ans et moins puissent prendre pour argent comptant de telles aberrations quitte à en perdre toute notion du bien et du mal.
Dans la rue ou au travail, quand je vois des enfants de 8 ans qui ont le même regard qu'un adulte qui a déjà trainé plusieurs casseroles, je n’ai pas les mots pour vous dire à quel point cela me chagrine et me désespère.
Alors s’il vous plaît, je m'adresse à vous : parents, grand-frères ou grandes-sœurs, oncles ou tantes ou que sais-je encore, faites tout votre possible pour préserver la part d'innocence et de naïveté qui réside en chaque enfant. C’est en eux que résident notre salut à tous. Laissons leurs regards emplis de pureté s’affirmer pour qu’ils puissent voir les choses différemment, autrement que par une course effrénée vers le progrès qui serait à même de résoudre tous les problèmes inhérents à notre bêtise. Il n’est pas trop tard pour éviter d’encourager de telles initiatives. L’ironie dans le cas de Tim Burton, c’est qu'en tant qu'artiste, cela devrait être son rôle de justement nous rappeler avec grâce et poésie l’essentiel.