Perdus sur les plages du Nord, entourés par les cons et leurs ricanements bêtas, un homme et une femme tentent de vivre malgré tout une grande histoire d’amour. Lui est un peu timide, un peu gamin, il aime surtout plaisanter avec les copains. Elle est élégante, secrète, et passionnée. Ce film raconte avant tout comment une belle histoire peut être gâchée par des cons.
Franz est un film qui ressemble aux meilleurs concerts de Jacques Brel : une histoire débordante, tumultueuse, dont les épisodes s’enchaînent par flashs. La réalisation est souvent imparfaite, les plans sont trop courts, le montage est franchement mauvais ... mais c’est tellement plein d’énergie et de passion qu’on pardonne à Jacques Brel, comme lorsqu’il chante sur scène. Tombé amoureux des avions, Brel enchaîne les plans aériens, en forme de clin d’œil.
Léon, le héros campé par Brel, semble tout droit sorti d’une de ses chansons : c’est un pauvre type, moitié naïf, moitié rêveur, et qui ne comprendra jamais rien aux femmes. Léon rêve de Léonie, et Léonie ne rêve que de Franz, le héros de guerre, le véritable mercenaire du Katanga... La séquence finale avec Léon est probablement la plus belle scène de Brel au cinéma, et l’épilogue autour de Léonie a beau ne durer que 2 secondes, il donne tout son sens au reste du film.
Objectivement le film est bourré de défauts, mais c’est un gigantesque coup de cœur, à réserver aux amoureux de Jacques Brel : Franz est à la fois plus passionné, plus misogyne et plus tragique que n’importe quelle chanson du Grand Jacques. Un film résolument brélien, de la première à la dernière seconde !