« Freaks Out » est une belle trouvaille transalpine qui revisite le mythe du monstre et donc par définition le mythe du héros, voire du super-héros. Construit comme un blockbuster taillé pour le grand public, « Freaks Out » est surtout une pierre brute qui décortique une époque – la seconde guerre mondiale – pour contextualiser ses monstres.
La joyeuse bande de freaks, troupe de cirque itinérante, se retrouve confrontée à la guerre après une séquence d’ouverture impressionnante qui allie lyrisme des cadres au départ pour basculer dans une pure séquence d’horreur à la « Il faut sauver le soldat Ryan ». La quête de l’être démarre alors, la déambulation à travers les différents théâtres de guerre permet un défilement de décors et de personnages. « Freaks Out » s’attache à l’infiniment petit avant tout. Ce que chaque personne à en soi, ce qui nous caractérise, nos défauts comme nos qualités qui font de nous des êtres humains complexes.
En choisissant le point de vue de Matilde, freak au pouvoir électrique, le film suit une âme errante à la recherche de son corps, de ce qui fait corps en elle. Son intérieur se manifeste par toutes les émotions, son pouvoir en est la personnification. Il faut manifestement chercher profondément dans chacun de ces freaks pour les comprendre. Le fait est que la quête initiatique qui les force à se trouver, et donc à devenir des héros, mise sur un grand nombre de péripéties. En ça, le film est probablement trop ambitieux par moment (ce qui sonnerait presque comme une qualité), et les repères spatio-temporels passent parfois complètement à la trappe. Peu importe au final car la vraie réussite de « Freaks Out » est avant tout de comprendre ses humains.