Gabriele Mainetti revient après "On l'appelle Jeeg Robot", et s'occupe cette fois de Nazis et des freaks qui deviennent des super-héros. Est-ce une formule gagnante ou un nanar italien ?
"Freaks Out" et sans aucun doute l'un des meilleurs films de super-héros de ces dernières années, bien au-dessus des formules pré mâchées des gros studios hollywoodiens. Un film bourré d'idées, ambitieux et qui prouve que les productions européennes ont de l'avenir et du potentiel !
Visuellement, le film nous offre de vraies envolées de mise en scène, à commencer par sa scène d'ouverture toute en légèreté, pourtant sans un dialogue, la caméra, avec ses mouvements gracieux s'occupe de tout nous expliquer et va nous émerveiller, pour ensuite nous plonger dans l'horreur de la guerre dans un plan-séquence assez immersif d'un bombardement et qui nous fait basculer du merveilleux vers la désolation. On y voit un héritage visuel d'un certain Guillermo Del Toro dans ce film, où le fantastique y est sublimé par une réalisation soignée et une photographie qui n'a rien à jalouser aux productions américaines.
Malgré un budget plus modeste que ses homologues américains, on ne peut pas nier que le métrage ne manque pas d'ambition visuellement, de par ses décors qui ne manquent pas de grandiose, des effets spéciaux qui sont tout à fait honnête. Que ce soit par des scènes de combats efficaces, des moments de pur émerveillements ou même un climax explosif et impressionnant dans sa mise en scène et son ambition, nous sommes face à un film qui livre du grand spectacle !
Sur le côté de la caractérisation des personnages, et de l'écho que porte ses derniers, on ne peut qu'entrevoir un hommage aux fameux X-Men, regroupements culte de super-héros américains, qui comme nos héros sont considérés à la fois comme des créatures à l'écart de la société, mais également comme certainement les plus grands défenseurs de la cause humaine. On ne peut pas s'empêcher d'y faire une comparaison (sans pour autant savoir qui sera le meilleur), tant les valeurs humanistes et le parcours initiatique semble similaire !
Le film arrive donc à lier l'héritage des comic books et le côté fantastique de Del Toro, un mélange qui nous plonge dans une histoire à la fois attachante et qui nous montre la cruauté de l'histoire. Le film ne rechigne pas à nous montrer assez crûment les horreurs liées à la guerre et du nazisme et de son eugénisme. Une symbolique forte, où nos héros vont se battre pour défendre, sans s'en rendre compte, la différence des êtres humains (ici des freaks). De même, le métrage arrive à trouver un certain équilibre entre le film de super-héros et sa symbolique, et le film historique qui montre sans détour la brutalité et la cruauté de la guerre.
"Freaks Out" et sans aucun doute l'un des meilleurs films de super-héros depuis ses dernières années, oscillant entre le merveilleux et la cruauté dans ses scènes. On plonge à corps perdu dans ce film touchant, même si le scénario peut souffrir de quelques incohérences, et de certaines longueurs par moments le temps de poser ses enjeux. On lui pardonne aisément ces petits manquements, tant le reste nous emporte dans sa générosité, où on est frappés par toutes ses idées de mise en scène, et son ambition dévorante !