Fremont (Californie)
Réfugiée afghane aux États-Unis, Donya travaille pour une entreprise familiale de fabrique de cookies, ce qui lui assure une relative tranquillité. Malheureusement, son passé l’empêche de...
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le 14 déc. 2023
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Fremont, du cinéaste iranien Babak Jalali, conte l'histoire d'une jeune réfugiée afghane, Donya, ancienne traductrice au service de l'armée américaine, ayant fui les talibans, qui travaille dans une fabrique de fortune cookies à San Francisco. Prise entre son nouveau poste de rédactrice de messages à insérer dans ces biscuits, un syndrome du survivant, ses insomnies et un sentiment pesant de solitude, on suit la quête de bonheur de la protagoniste et les heureux hasards qui vont l'y mener...
Là, c'est bon, vous vous dites certainement que ça va être un machin larmoyant, dans lequel tout le monde est méchant et raciste à l'égard de notre malheureuse... allez, next... Non, non et non... Au contraire... Donc, pas next...
Déjà, la forme adopte une esthétique en noir et blanc, avec des plans toujours fixes (sauf à une reprise, bien significative, vers la fin, pour traduire l'impatience du personnage à ce moment-là !), qui n'est pas sans rappeler Jim Jarmusch. Ensuite, le ton est sans cesse posé, très rarement un mot plus haut que l'autre, avec même, de temps en temps, une petite touche d'humour, parfois absurde, qui débarque l'air de rien. On n'est pas loin d'un Aki Kaurismäki. Bref, c'est une comédie dramatique, d'une sobriété à toute épreuve, avec un chouia de comédie romantique, sur la fin. Pas du tout le gros truc lourdingue qui tache, avec des cris et des larmes à provoquer des acouphènes et un dégât des eaux, vous crachant bien à la gueule quand vous devez être triste.
Quant aux méchants racistes, ben, il n'y en a pas. La seule personne à montrer de l'hostilité à Donya est un voisin taiseux, afghan comme elle, la considérant comme une traître. Non, la plupart des personnages (singuliers dans leur caractère ainsi que dans leur attitude, ce qui donne une belle galerie de seconds rôles assez mémorable, il faut le signaler !), l'entourant, ont au contraire une influence positive, la poussant de plus en plus à s'ouvrir aux autres. Son patron ne manquant pas une occasion de faire preuve de compréhension et de bienveillance à son égard, son psychiatre, fan de Croc-Blanc, qui veut l'aider à faire face à ses traumatismes, ce patron de restaurant, afghan lui aussi, lui servant des repas, qui est obsédé par un soap, et ce garagiste sympathique (mais qui, par contre, ne finit pas ses verres !), loin d'être insensible au charme de la jeune femme.
Ouais, on peut désigner le tout comme un feel-good movie.
Bref, on a plaisir à suivre ce personnage attachant, accompagné par d'autres qui le sont tout autant. Si l'écriture et la réalisation font pour beaucoup dans ce sentiment, l'apport des comédiens et comédiennes est aussi essentiel dans la réussite de l'ensemble. Il n'y en a pas un qui ne soit excellent et parfaitement choisi. Bien évidemment, il ne faut surtout pas oublier de mentionner particulièrement, dans le rôle principal, la cinégénique et charismatique Anaita Wali Zada (elle aussi afghane, elle aussi ayant quitté, pour les mêmes raisons, son pays en 2021, dans lequel elle exerçait la profession de journaliste, autant dire une cible à abattre absolument pour les talibans !). Son interprétation est d'autant plus admirable quand on sait que c'est sa première expérience devant une caméra de cinéma.
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le 6 déc. 2023
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