Face au succès surprise de French Connection, une suite est mise en chantier. Elle sortira 4 ans plus tard, en 1975. On retrouve John Frankheimer derrière la caméra, un réalisateur proche du style de William Friedkin, à la carrière solide, avec des films comme : Le prisonnier d’Alcatraz, Un crime dans la tête ou Le train. Gene Hackman reprend le rôle de Popeye Doyle, au contraire de Roy Scheider. Ce dernier avait repris son rôle de Buddy Russo dans un prequel sorti en 1973, Police puisssance 7, qui fût un flop.

Après New-York, l’action se déroule entièrement à Marseille. Popeye Doyle se retrouve seul dans les rues de cette ville, aussi sales que celle de la grande pomme. Il traîne sa grande carcasse, toujours affublé de son fameux chapeau, à la poursuite d’Alain Charnier, dont il est le seul capable de l’identifier. Il découvre un monde différent du sien, avec la barrière de la langue, qui l’empêche de mener à bien ses investigations, surtout que ses homologues français; avec en tête l’inspecteur Henri Barthélemy; ne semble pas vraiment ravi de sa présence. C’est dans cette atmosphère hostile, qu’il tente de s’intégrer, malgré la frustration de n’être qu’un simple observateur.

Cette suite reprend les codes du premier, John Frankheimer filmant aussi caméra à l’épaule, en restant au coeur de l’action et toujours dans les pas de Gene Hackman. Celui-ci est à l’aise avec son personnage, sa performance est encore une fois impeccable. Après la fameuse course-poursuite, cette fois-ci, c’est une scène plus intimiste qui marque l’esprit. Celle de la désintoxication de Gene Hackman, avec toujours cette impression de vérité dans son jeu et ses mots. Un moment difficile, qui permet au film de sortir d’une certaine torpeur et de définitivement lancer une histoire, un brin simpliste.
Il est rare qu’une suite soit supérieure à l’original, cela se confirme encore ici. Le film pêchant par un scénario, manquant de profondeur et fait de facilités. L’histoire se reposant principalement sur les larges épaules de Gene Hackman, mais aussi sur celles de Bernard Fresson, solide second rôle du cinéma français. On retrouve d’autres acteurs français, comme Philippe Léotard et Jean-Pierre Castaldi. Mais aussi américain avec Ed Lauter à ses débuts.

On retrouve tout de même une course-poursuite dans cette suite, mais pas de voitures cette fois-ci. Elles se font à pieds, dans les rues et le vieux-port. Le film remplissant le cahier des charges imposé par le précédent, avec aussi une scène de bar. Cela manque vraiment d’originalité, même si le lieu change, comme le climat, en passant de la froideur hivernale new-yorkaise, à la chaleur printanière marseillaise, permettant à Gene Hackman de sortir ses plus belles chemises à fleurs. John Frankheimer a rendu une bonne copie, son côté réaliste est toujours bien présent, mais la surprise n’est plus au rendez-vous. On a l’impression de se retrouver devant un produit de commande, sans réelles ambitions artistiques. Une suite surfant sur le succès de son illustre aîné, avec le producteur Robert L. Rosen aux manettes.

Un polar honnête, qui vaut surtout pour la nouvelle grosse performance de Gene Hackman, pour découvrir le Marseille des années 70 et ses gueules du cinéma français. Le récent La French a remis au goût du jour, ce genre de films, en s’inspirant aussi de la filière de la French Connection.
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le 18 janv. 2015

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Laurent Doe

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