Manuel et Driss ont grandi comme deux frères inséparables dans la même cité, en banlieue parisienne. Mais aujourd’hui, Manuel est à la tête d’un trafic de drogue, alors que Driss est devenu policier aux Stups. Une grave affaire impliquant Manuel éclate.
Frères ennemis est un polar de David Hoellofen de 2018. Il s'agit d'un film réaliste dans lequel un caid se fait piégé, agressé du meurtre d'un de ses lieutenants. Un ami d'enfance devenu flic, en partie responsable de ses ennuis essaie de l'aider sans alerter sa hiérarchie, tout en continuant son enquête.
L'atmosphère empoisonnante de la rumeur dans le milieu fermé de la cité, le peu d'importance de la vie des protagonistes y compris dans un même gang, les rivalités et la méfiance que s'inspirent les différents services de la police, la même nécessité pour les flics et les voyous de "la jouer perso" pour sauver leur peau (...), tous ces ingrédients sont bien exploités dans ce film assez sombre et cérébral.
Alors que Driss s'efforce de parler français et prétend ignorer l'arabe comme tout bon policier de la République, Manuel et ses "potes" de la cité vivent en circuit fermé dans un monde en marge, culturellement et socialement.
Peu spectaculaire, le film montre bien comment la peur s'insinue dans Manuel qui panique de plus en plus. Il sait qu'un contrat a été mis sur sa tête et qu'un inconnu surgira derrière lui tôt ou tard pour lui "mettre une balle".
Driss est quant à lui renié par son père et pris à parti par les petites frappes si on le reconnait dans la cité où il a grandi.
A la manière d'une tragédie grecque inéluctable, le film se termine dans la violence, Manuel apprenant à ses dépens que celui qui veut votre perte se trouve parfois dans votre "premier cercle".
Frères ennemis est un bon polar s'appuyant sur un excellent casting parmi lesquels Matthias Schoenaerts(Manuel) et Reda Kateb (Driss).
Dieu me garde de mes amis ! Mes ennemis, je m'en charge.