Troisième long-métrage de David Cronenberg, je découvre aujourd'hui ces Frissons fleurant bon le nanar, mais dont les thématiques, le rythme, et surtout l'épilogue orgiaque ont fini par me laisser penser qu'avec un peu plus de moyens à sa disposition, ça aurait pu être grandiose...
Pourtant, l'introduction s'avère assez géniale : cette petite promotion immobilière de Starko bien tranquille et aguicheuse, suivie d'une scène d'une violence froide et réaliste - malgré une réalisation très limite - à base d'étranglement, d'éventrement et d'égorgement, j'ai envie de dire : maman ! ^^
On apprendra un peu plus tard que c'est un vieux médecin qui aura finalement rendu nymphomane sa jeune locataire en lui introduisant un parasite à but expérimental... Sauf que cette nymphomanie sera plutôt du genre ultra-violente et primaire, avec contagion à la clé...
Quand je parle de nanar, c'est que grosso-modo c'est vraiment pas très bien joué, y a pas mal de faux-raccords et de soucis de son, les parasites en forme d'étron phallique - ce qui n'est évidemment pas un hasard - font franchement pitié lorsqu'ils sont lâchés en pleine nature, et même une scène comme celle du parapluie, qui aurait pu être amusante, est très mal amenée et prévisible à des kilomètres à vol de pigeon...
Ceci dit, le film intrigue, malgré une mise en place relativement laborieuse. L'humour noir fonctionne bien, notamment au cours d'un début de romance entre un parasite et son hôte... Mais c'est surtout lors du final fataliste, totalement dingo et jouissif - et c'est le cas de le dire - que le film trouve sa véritable raison d'être. Les vingt dernières minutes nous suggèrent toutes les "perversions" sexuelles possibles et imaginables en mode zombies du cul ! Et rien que pour ça, il faut voir ce film.
Frissons c'est donc le bon gros délire d'un jeune David Cronenberg déjà totalement décomplexé. Une sorte de "Petit Larousse Illustré et bien crado" des obsessions qu'il développera dans ses réalisations suivantes : sexe, violence, virus, contagion, narcissisme, inceste, chair meurtrie et ouverte, gore, et il y a même un crash ! Son oeuvre fondatrice à n'en pas douter.