Ce film de Ralph Bakshi a scandalisé les années 70 durant lesquelles il est sorti. En effet, mettre en scène un chat hippie, fumeur de joints et obsédé sexuel relève de contre-culture pure et simple ! Par ailleurs, signalons que Bakshi est également responsable du non moins polémique « Coonskin » (1975) et du « Seigneur des anneaux » (1978), première adaptation du livre éponyme.
Fritz the Cat, jeune chat fraîchement sorti de l'université, s'en va draguer trois étudiantes avec lesquelles il termine à partouzer dans une baignoire lors d'une soirée riche en fumette et autres psychotropes. Deux agents de police porcins font une descente sur les lieux. Fritz est recherché, fuit dans les quartiers afro-américains et finira par y déclencher des émeutes après avoir incité les Noirs – représentés ici par des corneilles ! – à la révolte contre l'oppression qu'ils subissent tous les jours...
Sorti en pleine période de révolution sexuelle et de grosses remises en question en tout genre, cette petite merveille de subversion carabinée met le doigt sur un point sensible en ce qui concerne les idées révolutionnaires. Le film montre avec habileté que toute volonté de révolte sociale est à double tranchant et peut être facilement déviée, récupérée par des mouvements à caractère totalitaire, comme on peut le voir lors des dernières bobines. Heureusement, il en faudra plus pour abattre Fritz the Cat, un personnage haut en couleur et indéboulonable !
(cette chronique est parue dans le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" du mois de février 2012)
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