J’ai beaucoup aimé le fait d’avoir tout de suite la brutalité des images réelles puis suivre le personnage principal lors de ses dernières 24h dans une banalité de vie touchante.
Il n’y avait quasiment pas de musique (ou j’ai l’impression qu’il n’y en avait pas) et j’adore ça pour ce genre de récit, histoire de pas trop tirer sur la corde.
Néanmoins tout du long j’avais quand même l’impression qu’ils le faisaient… tirer sur la corde. Il aime sa copine, il aime sa fille, il appelle sa mère, il appelle sa grand-mère, il quitte ses conneries liées à la drogue, il aide une jeune demoiselle en détresse de recette, il accompagne un chien dans son dernier souffle, il est la dame-pipi dont tout le monde rêve en soirée (en vrai je sais pas j’en fais pas mais j’imagine que ce serait un enjeu majeur pour moi), il est gentil avec les enfants des autres, une pensée pour le mariage, une opportunité professionnelle, etc, etc. J’attendais la scène où il sauverait des enfants d’un immeuble en feu pour parfaire son portrait.
Malgré le cynisme que ça inspirait chez moi ça restait agréable à suivre. Ce qui me dérange là-dedans c’est le fait que ce soit tiré d’une histoire vraie. Du coup je me dis qu’ils ont voulu embellir quelqu’un pour justifier le fait qu’on doit être triste à la fin alors que – vu la scène – y a même pas de débat. Que le policier ait pu être un raciste qui ne s’est pas contenu ou qu’il ait vraiment confondu son arme à feu et son taser, peu importe. C’est suffisamment tragique pour ne pas avoir besoin de faire de ce gars plus que ce qu’il n’était.
En gros on ressent trop les ficelles faites pour galvaniser les foules. Pas besoin, c’est révoltant, c’est triste, c’est frustrant, c’est injuste. Il aurait pu dire « nique ta mère » à une mamie en la doublant dans la queue à la caisse le matin même que ça n’aurait pas changé le résultat pour moi. Oui j’aurais dit que c’était un connard mais il n’aurait pas + ou - mérité ce qui lui est arrivé. Je crois que ça me gêne par rapport à ce que ça dit de nous de devoir embellir quelqu’un pour arriver à de la compassion majoritairement partagée.
Mais bref, baigner dans ces idées à chaque nouvelle preuve de son bon coeur ne m’a pas empêchée de pleurer comme une fragile à la fin. Autant le choc pour Oscar de s’être fait tirer dessus, de pas comprendre tout en cherchant à parler de sa fille, que le choc de l’autre policier qui lui tient la main, que la mère qui veut faire un câlin à son corps inerte pour ne pas le laisser seul.
C’est un bon premier film.