Full Alert reprend la figure du héros tragique, disséminée dans la trilogie on Fire, Ringo Lam la poussant à son paroxysme. L'anti-héros, incarné par Lau Ching-Wan redécouvre ce qu'est la mort de jour en jour, à la fois par le sort de son coéquipier décédé au combat, et la mise en péril de sa situation familiale dûe au risque éminent terroriste. La dualité qu'imposera le cinéaste au sein du récit est paradoxale, puisque le policier comme le criminel ne souhaitent qu'une seule chose, échapper à la mort. Et c'est peut-être en cela que le film résonne tout autrement que les autres polars hong-kongais du réalisateur, Full Alert c'est un combat contre une angoisse, la mort tout simplement.
L'épilogue en est la parfaite illustration, sublimé par une direction artistique impeccable, où l'un se donnera la mort alors que l'autre respirera le visage couvert de sang, au bord du précipice. On pouvait déjà constater les sans-issues narratifs auxquels les personnages de Lam étaient confrontés, le réalisateur en fait ici son sujet principal. Personne n'en ressort, et une fois la mort donnée, ne reste plus que le silence et le chagrin.