Quentin Dupieux continue de nous donner rendez-vous là où on ne l'attend pas, tout en conservant ces formats relativement courts taillés à la mesure de ses idées. En effet 1h20 est le bon timing pour son nouveau film à sketch qui mélange un hommage parodique au sentai japonais et des histoires horrifiques comiques. Pouvoir (néfastes) du tabac, barracuda qui parle, rat baveux… chaque détail st ici pensé pour nous éloigner du réalisme et renforcer encore plus le loufoque des scènes.
Le réalisateur manie l'art de la bonne blague qui sait s'arrêter au bon moment tout en poussant l'absurde au maximum. Chacun aura peut-être son sketch ou sa scène préférée difficile de choisir entre le casque à penser et la broyeuse. Il a aussi l'art d'ouvrir des pistes narratives qu'il ne poursuit pas comme un triangle amoureux ou la fin du monde, comme autant de sentiers battus qu'il refuse de peur peut-être de revenir sur des routes plus classiques. C’est le cas de l’histoire de la petite fille, surprenante car brutalement réaliste, la plus plombante car la plus probable. Peut-être d’ailleurs le moment le plus profond du film, démontrant que tout le reste n’est qu’artifice pour se détourner d’une réalité angoissante, la VRAIE fin de notre monde.
Le film nous laisse ainsi toujours sur notre faim finalement sensation parfaite pour conclure un film sans tomber dans l'excès. Son casting mélange les fidèle et les petits nouveaux, et s’avère toujours aussi captivants. Leur passage du plus grand sérieux au plus loufoque, de la stupidité humaine à la peur d’être seul (ou mal entouré), le film aborde somme toute pas mal de thèmes sérieux sous son vernis d’absurdité.
Et on ne saura jamais qu'elle était l'histoire que voulait raconter Jean-Pascal Zadi.