FURIOSA : UNE SAGA MAD MAX – 14,5/20

Ne vous fiez pas à sa bande annonce avec de vilains CGI et des fonds verts trop visibles, Furiosa est un road movie trépidant et vrombissant, une origine story à la mise en scène virtuose qui présente la saga sous un nouvel angle et lui offre une genèse quasi-mythologique.

Certes, il n’atteint pas les sommets de fureur et de maestria de Fury Road, mais Georges Miller délivre un nouveau morceau de cinéma spectaculaire, brutal et immersif.

Alors que Fury Road était un shot d’adrénaline se déroulant sur quelques jours et qui ne décèlerait jamais, Furiosa est une épopée vengeresse plus bavarde, qui s’étale sur deux décennies.

Un conte violent raconté par une voix off qui narre la légende de l’Imperator Furiosa.

Visuellement moins organique, le film assume son côté plus artificiel et numérique, il cherche moins à reproduire le grain et l’image des premiers opus comme le faisait Fury Road. En revanche, il enchaine les scènes d’action démentes aux effets de mise en scène sensationnels. La technique aidant, Miller délivre des plans d’une inventivité folle, orchestrant des ballets pétaradant de carcasses métalliques et de voyous peinturlurés où vont se mêler la rouille, la poussière, la crasse et le sang.

Hormis Praetorian Jack, simili-Max au charisme d’huitre, les nouvelles incarnations sont convaincantes, Anya Taylor-Joy fascine en jeune Furiosa assoiffée de vengeance, et Chris Hemsworth s’éclate à en faire des caisses en bad guy aussi grotesque que terrifiant.

Personnage à part entière, l’exploration de Wasterland est toujours aussi passionnante, et c’est un régal de découvrir un peu plus de ce monde post-apocalyptique désertique en entrant dans Pétroville et Bullet Farm.

Alors certes, Furiosa n’est pas Fury Road, mais il s’avère être une nouvelle démonstration épatante de la puissance visuelle de l’univers Mad Max et l’imaginaire toujours aussi fécond de son créateur.