Après Le Juge et l'Assassin en hommage à Michel Galabru, Arte bouleverse encore sa programmation du mercredi soir avec Furyo et David Bowie...
Bon, autant le dire tout de suite, je trouve le film de Nagisa Ôshima particulièrement inégal sur le plan technique. D'un côté il y a la bande originale, unique et envoûtante, qui à elle seule parvient à nous transporter dans d'autres lieux, dans d'autres temps. Et de l'autre, il y a une mise en scène que je qualifierais de médiocre : entre les coups portés particulièrement peu crédibles et un montage souvent approximatif, on est loin d'un travail d'orfèvre... Après, c'est clair qu'il y a un univers. Comme si ce choc culturel anglo-japonais durant la Seconde Guerre Mondiale semblait se dérouler sur une autre planète aux "nuits" étranges, conférant à ce drame une poésie indéniable, malgré pas mal de longueurs...
Mais revenons-en à notre papillon faux-vairon : David Bowie. Son jeu est convaincant, son charisme évident, et ce à tel point que son personnage à la chevelure angélique provoquera les émois du chef nippon du camp où celui-ci sera retenu - à Java. Il faut dire que lors de son "procès" post "exécution", le Major Celliers (c'est son nom) dû se désaper le haut du corps afin de lui montrer ses blessures de guerre... Le jeune Capitaine Yonoï ne s'en remettra pas. Comme il ne se remettra pas non plus du bécot tant attendu - grand moment surréaliste du film de par sa réalisation notamment - entraînant l'autre fameuse scène de Furyo... C'est beau ! :')
Sur le fond, la notion de harakiri dominera la première partie du film, et l'éternel débat entre l'honneur ou la lâcheté de cet acte sera mis en avant. Choc des cultures quand tu nous tiens ! Mais il ne faudrait surtout pas oublier le personnage du lieutenant-colonel Lawrence, dont le titre américain du film Merry Christmas Mr. Lawrence nous rappelle l'importance. Ce haut-gradé diplomate maîtrise le japonais, et son action, via sa capacité à rapprocher par une meilleure compréhension les deux cultures, s'avèrera d'une importance vitale.
"La vérité c'est que personne n'a raison !", et à Furyo de se clore sur un magnifique dialogue entre Mr. Lawrence et le Sergent Gengo Hara, autre figure importante de ce camp. Dialogue plein d'émotion et de raison.