Quand on aime Sfar, sa vision "philosophico-satirique" de la vie, ses intuitions poétiques touchantes, sans même parler de la superbe sensualité des femmes qu'il dessine, il est impossible de ne pas aimer son "Gainsbourg (vie héroïque)", tellement "Sfarien" qu'il est à peine Gainsbourgien... Difficile de ne pas se laisser envahir par l'émotion quand Sfar revisite à sa manière des épisodes clé de l'histoire de la musique française (Gainsbourg-Bardot : mythique - Gainsbourg-Birkin : enchanteur), ou quand Sfar tente une interprétation très personnelle du trajet de Lucien Ginsburg comme exorcisme du rejet de sa judaïté... Loin, très loin du biopic respectueux, voici un film de pure fantaisie, profondément nourri d'ailleurs par la BD (les magnifiques dessins de Sfar étant ici attribués à Gainsbourg...), et au final l'un de ces bricolages improbables qui se révèlent une vraie œuvre d'art... Ah ! Et Elmosnino est stupéfiant ! [Critique écrite en 2010]