"Gallipoli" n'est pas vraiment un film de guerre. La tristement célèbre campagne des Dardanelles n'est montrée que dans la dernière demi-heure. Avec, d'ailleurs, plusieurs erreurs historiques qui du faire bondir les Anglais, présentés ici comme de pompeux snobes.
Non, "Gallipoli" c'est un avant tout l'histoire d'une amitié. Archy et Franck sont deux Australiens très différents, l'un issue du bush, l'autre citadin. Mais ils partagent un talent : ce sont des coureurs hors pair. De fil en aiguille, ils feront connaissance, rejoindront l'armée australienne et atterriront dans les Dardanelles.
Le film compte sur son tandem de comédiens aussi charismatiques qu'attachant. Mark Lee et Mel Gibson, juste avant que la carrière de ce dernier ne décolle. Et sur la manière dont cette amitié est construite, avec quelques belles scènes de camaraderie. L'occasion de dresser un portrait de la jeunesse australienne idéaliste, qui volera en éclat à travers la Première Guerre Mondiale.
Certes, montrer des jeunes hommes ébranlés par le conflit n'a rien de neuf (on le voit depuis au moins "All Quiet on the Western Front", sorti en 1930). Mais c'est ici fait avec humanité et humour. Et aussi avec des moyens, et de bonnes idées.
Je citerai notamment la BO étonnante. Qui mélange de la musique classique et électronique (!). Dont des extraits de l'album Oxygène de Jean-Michel Jarre, pionnier du genre. Ou le final, un uppercut brutal qui m'a hanté plusieurs années lors de mon premier visionnage du film.