Tony est un zonard un peu perdu. Un jour, il a l'idée qui lui fera quitter la vie de gars paumé : développer une bêta de jeu vidéo (qui sera volée rapidement par une méchante boîte), puis finalement un jeu vidéo afin de se venger. Pour cela, il rassemble une fine équipe, non sans mal.
Oui, évidemment, il y a des incohérences de partout : des apparitions aléatoires de personnages toujours au bon endroit au bon moment (même quand ils n'ont absolument aucune raison d'être là, notamment quand Rico surprend Tony avec Valérie), des hackers de garage qui peuvent faire plier une boîte spécialisée dans la tech avec une facilité un peu déconcertante, des trahisons très facilement pardonnées et pas qu'une fois. Oui, c'est vrai, le film est pas mal misogyne car les femmes seront avant tout des plastiques ou des séductrices (même si Nina ridiculise Marcus Lambert a.k.a Gérard Vivès en Jean-Claude Van Damme ; et qu'Arielle Dombasle est montrée assez puissante). Oui, je le concède, tout le monde couche avec tout le monde sans raison. Oui, certes, y a des choses un peu datées de temps en temps. Et oui, bien sûr, la fin est un peu ubuesque.
Mais... y a tellement de bonnes intentions partout. On sent notamment que le film respecte un minimum le monde du jeu vidéo. Pas un grand respect et un grand amour de la discipline, mais pas de mépris déguisé, et pas tant d'opportunisme que ça. On a l'impression d'avoir une production AB version ++ : un scénario qui paraît improvisé, des personnages à la fois malléables et cliché, Gérard Vivès, des rebondissements inopinés, des stratagèmes alambiqués et foireux. Et moi, j'aime bien ça, cette ambiance, cette innocence, ce genre de brouillon bien intentionné. Ca donne pas mal la sympathie, et la sympathie ça aide à être investi un minimum. De plus, les acteurs sont vraiment pas mauvais, juste Arielle Dombasle qui fait du Arielle Dombasle, mais c'est ok. Mais Tony est par exemple vraiment pas mal joué, y un vrai truc, une vraie sympathie naturelle. Donc le principal défaut de la production AB n'est même pas présent et on a quelque chose qui se regarde.
Bien entendu, ce n'est pas un bon film. Malgré tout, je n'arrive pas à passer un mauvais moment devant, car je vois trop de choses mignonnes, innocentes, bien intentionnées. Mais, après tout... l'Enfer est pavé de bonnes intentions, dit-on...