Puis-je entrer dans votre gang, monsieur Scorsese ?

Un film puissant, violent et ambitieux, tels sont les qualificatifs principaux et les plus flagrants de "Gangs of New York".
De son histoire de vengeance, Scorsese retrace toute une époque de l'Amérique des rues. Il tire le meilleur de son scénario et sublime son sujet. Car "Gangs of New York" est un grand film épique, une fresque américaine comme on n'en avait pas vu depuis longtemps. Sous le poids du sujet et malgré ses défauts, le cinéaste a remarquablement porté à l'écran son rêve et signe l'un de ses films les plus personnels. De plus, on s'y croirait vraiment tellement la reconstitution est soignée.
Si bien que l'on pourrait croire au chef d'oeuvre durant deux heures. Mais la dernière partie, hélas, gâche le film. Trop confus, le dernier chapitre de cette grande histoire finit par se perdre en tournant en rond, et ne sert finalement à rien d'autre qu'à mener au combat final tant attendu, d'ailleurs lui aussi un peu décevant et trop vite expédié.
C'est brouillon, ça part dans tous les sens et même si Scorsese ne perd pas de vue son objectif, on finit par ne plus rien comprendre et seules les images parlent. Mais ce serait idiot de condamner ce scénario à la fin trop approximative. Car "Gangs of New York" reste avant tout un film bourré d'idées de mise en scène, tant sur le plan visuel que sur le jeu des interprètes, d'une incroyable justesse. Si vous n'êtes pas emballé par le sujet, croyez bien que Daniel Day-Lewis assure à lui seul le show en cas de problème. Sa prestation, aussi magnifique que monstrueuse, le fait entrer d'emblée dans le panthéon des meilleurs méchants du cinéma, et l'un des plus complexes de l'histoire. Et je vous recommande chaudement l'introduction du film. Vous quittez le film si vous voulez, mais vous n'avez pas le droit de partir avant cette scène, monument de mise en scène.
Au final, le film de Scorsese ne fait que frôler le chef d'oeuvre. Et n'est donc qu'un très grand film. Un très grand film de gangsters, oui, fil rouge du cinéma de Martin Scorsese. Rien que ça.
Marty Lost'evon

Écrit par

Critique lue 419 fois

D'autres avis sur Gangs of New York

Gangs of New York
Rawi
8

L'Amérique est née dans la rue.

Ecrit en 1927, le roman éponyme d’Herbert Asbury narre l'histoire de la grande pomme durant les vingt années qui précèdent la guerre de Sécession. En s'appropriant ce matériau d'une infinie...

Par

le 8 mai 2016

64 j'aime

2

Gangs of New York
Eren
10

Vallon le Bon et Bill le Boucher

Je maudis depuis toujours le producteur Miramax d'avoir insisté pour que le premier montage - de presque quatre heures - ait été coupé afin que la durée soit raccourcie. Ils auraient pu se rattraper...

Par

le 6 déc. 2013

55 j'aime

11

Gangs of New York
guyness
4

Les aventuriers de la statuette maudite

Martin, malgré une filmographie bien fournie en pépites qui ont juste marqué l'histoire du cinéma, est malheureux. Mean Streets, Taxi Driver, Les affranchis, Raging Bull, la valse des pantins, la...

le 15 avr. 2011

44 j'aime

25

Du même critique

The Grandmaster
martinlesteven
6

Ombres chinoises.

La vie de Ip Man de 1936 à 1954 et sa rencontre avec Gong Er, fille du grand maître respecté des arts martiaux... "The Grandmaster" a dés le début au moins une qualité inattaquable, la seule vraiment...

le 26 avr. 2013

8 j'aime

Die Hard : Belle journée pour mourir
martinlesteven
3

Baîlle Hard 5 : John Moore ou John McClane ? Être ou ne pas être ? Hmmm... Ne pas être.

John McClane apprend que son fils a été arrêté en Russie après le meurtre d'un homme dans une boîte de nuit. Déterminé à le revoir et si possible le sauver d'une peine de mort certaine, il se rend à...

le 20 févr. 2013

8 j'aime

2