Ca cogne, ça saigne. C'est bien.
Et bien certes, l’influence de De Palma est omniprésente, mais si elle est exploitée dans ce sens-là, on dit oui ! Le casting 4 étoiles est un bonheur - bien que Josh Brolin et Ryan Gosling remplissent le minimum syndical - avec Sean Penn qui les coiffe tous au poteau, et de loin. Ca faisait longtemps qu’un "bad guy" n’avait pas été aussi cruel : tout le monde peut y passer, pour peu qu’on contrarie ses plans. Et la plupart du temps, ça tâche... Avec une gueule tirée et abîmée par le passé boxeur de son personnage, Sean Penn lorgne du côté d’un certain Freddy Krueger, premier du nom… Un vrai cauchemar, quoi…
L’ambiance 50’s sent le cigare et les cigarettes à plein nez, les borsalinos, les dancing et les couleurs pétantes. On sort de la guerre et ça se voit. Les techniques cinématographiques employées pour dynamiser le tout sont astucieuses et sobrement exploitées ; les quelques plans-séquences, les flash-photos se rythmant sur les coups de feu dans le noir et la belle séquence de slow-motion qui couronne le tout. On nous gratifie d’un design sonore efficace : les os ou la mâchoire craquent et les sulfateuses pétaradent, accompagné en revanche d’un score pas toujours du plus subtil et qualifiable de cacophonique par endroits. Quelques grosses ficelles font leur apparitions - Fleischer n’invente rien - et un peu de fraternité supplémentaire n’aurait pas été de refus. Mais la belle dérouillée finale vaut le détour. C’est jouissif de voir ces deux monstres se foutre dessus - merci d’avoir évité la poursuite interminable - où le perdant n’a plus que ses yeux pour pleurer… Cependant, le film se trimballe un boulet : son marketing. Pourquoi cette affiche ? Pourquoi cette police à la Capitaine Sky ? Pourquoi cette bande-annonce, avec Ryan Gosling à l’honneur, alors qu’il s’agit bien plus de Josh Brolin ? …c’est pas très cool, tout ça… Mais c’est pas très grave, le film est bon !
En un clic : Un bon vieux film de gangsters, qui cogne et qui saigne, dans les règles de l’art.