Le bal des pourris
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le 17 juin 2015
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L'ancien flic converti en scénariste, puis en réalisateur, Olivier MARCHAL livre pour son premier long métrage un film qui inaugure sa trilogie policière et qui dénote d'un certain nombre de qualités.
En premier lieu, le scénario est d'une limpidité et d'un réalisme rarement vus dans un film policier français, pour ne pas dire inédit, un peu comme l'avait fait William FRIEDKIN pour French Connection (1971), nous sommes en immersion dans un milieu interlope, celui des grands voyous et des policiers qui leur font face, celui de la nuit et de ses excès et activités peu recommandables. Oubliez les policiers exempts de tous défauts et drapés de toutes les vertus cardinales, oubliez les racailles caricaturales des séries du dimanche ou des reportages anxiogènes de M6, ici les voyous ont une certaine classe (toute relative, ce ne sont pas non plus des héros à la Robin des bois) et les flics n'hésitent pas à jouer avec les limites légales et morales pour atteindre leurs objectifs, ils améliorent le quotidien par des petites combines et une lassitude transpire à travers eux.
Lorsque dans un commissariat du 18ème arrondissement de Paris échouent un couple formé d'un très juste Richard ANCONINA incarnant un caïd soupçonné d'avoir commis un casse de diamants qui s'est soldé par une fusillade en plein Pigalle ayant entraîné la mort de plusieurs personnes et de sa compagne prostituée, nous assistons alors à leur garde à vue et aux interrogatoires menés par deux inspecteurs et leurs équipes aux méthodes opposés.
Petit à petit, nous comprenons qui est qui et ce couple n'est peut-être pas ce qu'on croit, ni dans ce commissariat par hasard. Qui alors enquête sur qui, qui est la souris, qui est le chat ?
Olivier Marchal s'entoure d'une équipe de comédiens, qui au talent indéniable ajoutent des gueules qui les rendent d'autant plus crédibles, d'ailleurs beaucoup le suivront lors de futurs projets. Gérald LAROCHE en flic retors et malsain, Francis RENAUD en flic paumé et excessif sous l'influence de son chef d'équipe, François LEVANTAL délivre un rôle froid de flic blasé mais encore moralement intégre ou encore Guy LECLUYSE dans la peau du flic sympa, mais pas trop regardant sur les agissements de ses collègues.
Une réalisation qui ne s'encombre pas de fioritures et bénéficie d'un réalisme qui aide à d'une part comprendre les intrigues et d'autre part permet à Olivier Marchal de se concentrer sur son propos sans s'égarer et nous avec dans une mise en scène prétentieuse pour laquelle il n'aurait pas eu les épaules.
Une très bonne surprise. Sera t-elle confirmée sur son prochain film ?
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ma collection personnelle par ordre chronologique et Les meilleurs films de 2002
Créée
le 19 oct. 2022
Critique lue 29 fois
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