Comme son titre l'indique, ce film indépendant britannique opère une rencontre entre le « film de braquage » et celui du « film de zombies » : les escrocs minables de Snatch s'invitent chez les deux losers de Shaun of the dead. Dans les premières séquences, Gangsters, Guns & Zombies débute sur la fuite d'une bande de braqueurs de banque voulant rejoindre une planque. La mise en scène et le scénario sont très inspirés de Snatch, le personnage principal est le narrateur, il présente chacun des bandits par leur prénom (ou surnom) et par des traits de caractère forts : il y a le chef, le novice (lui-même), le malabar (appelé Muscles, ça ne s'invente pas !), le fou, le vieux briscard, et un autre à moitié mort touché par balle durant le braquage.
A l'arrivée des zombies, le réalisateur se tourne vers l'humour pratiqué par le duo Simon Pegg – Nick Frost, mais sans grand succès. Les rencontres improbables avec les morts-vivants sont hautement ridicules, en particulier la scène dans la clairière où ils se battent avec des zombies en costumes de chevaliers médiévaux, comme des enfants se battent à la cour de récréation ; sans oublier le bon vieux cliché de l'ami mort qui revient sous forme « zombifiée ». Pour finir, le film adopte un registre romantique sans raison, où le héros tombe amoureux d'une femme rencontrée en cours de route.
A force de jouer sur tous les terrains, rien ne marche ! Gangster ? Les personnages sont des bras cassés qui accumulent les erreurs et se font dominer par le premier élément extérieur qu'il rencontre. Humour ? Vite abandonné, à part pour le personnage de Muscles, le gros balourd. Zombie ? De l'amateurisme, où les figurants sont tartinés de sauce tomate et maquillés comme pour aller au carnaval. Amour ? Il y a certainement autant de scènes avec le couple que de scènes avec des zombies. Qu'est-ce que le réalisateur et le scénariste n'ont pas compris dans ce « film de zombie » ? C'est si compliqué que ça de montrer de vrais gunfights où les cerveaux explosent par dizaines, des tripes à l'air libre et des attaques surprises finissant en bain de sang ? Pour un titre plus réaliste, le film devrait s'appeler Gangsters, Zombies & Love.