Garçon chiffon (jolie expression qui pourrait faire florès) est écrit, réalisé et interprété par Nicolas Maury. C'est beaucoup pour un seul homme, un cinéaste débutant qui plus est, dans un film dont se demande jusqu'à quel point il relève de l'autofiction (personnel mais pas autobiographique, aux dires de son réalisateur). Toujours est-il que Nicolas Maury est omniprésent à l'écran, parfois drôle, souvent touchant mais presque toujours agaçant par un égocentrisme prononcé. Principal trait de caractère : une jalousie maladive qui met en danger ses histoires d'amour et Dieu sait s'il en est question dans Garçon chiffon. Le film sera nécessairement comparé à certains Dolan mais le québecois possède une flamboyance et une maîtrise des ruptures de ton que ne possède pas (encore ?) Nicolas Maury. Une grande partie de son long-métrage se déroule dans le Limousin mais ne tire pas vraiment profit des paysages, la caméra revenant inlassablement sur son personnage principal. Même remarque pour Nathalie Baye, comme toujours parfaite, mais dont le personnage n'est guère développée. Toutefois, une scène (avec des religieuses) suffit pour montrer que le primo-cinéaste possède un vrai talent qui ne demande qu'à s'exprimer, pourquoi pas sur des sujets moins personnels. A suivre donc, comme acteur, évidemment, mais aussi comme réalisateur.