Gatsby le magnifique par Kroakkroqgar
La bande-annonce de ‘The Great Gatsby’ était pour le moins énigmatique, et c’est sans même connaître le thème du film que celui-ci nous jette dans un New-York des années 20 au kitsch démesuré. Il en résulte que la première heure de film est visuellement très fatigante : un montage épileptique, une débauche de couleurs, et d’incessants travellings sur des paysages en images de synthèse sont autant d’idées à l’esthétisme douteux, même si les fêtes ne sont pas tout à fait désagréables.
En fait, ce n’est que lorsque le personnage de Gatsby a enfin été planté que le film prend la direction qu’il lui manquait. ‘The Great Gatsby’ est avant tout une histoire d’amour, mais il s’agit d’une histoire d’amour magnifique. Deux scènes seules suffisent à décrire la puissance du film : lorsque Gatsby et Daisy se revoient pour la première fois et la rixe entre Tom et le gentleman. La première scène, à la fois drôle et touchante, est magnifique, tandis que la deuxième chargera le film de la dimension dramatique annoncé depuis le début. Le résultat est grandiose mais quelques points noirs viennent assombrir le tableau. Le personnage-narrateur de Nick Carraway, s’il est indispensable, méritait plus de profondeur, tandis que le narrateur écrivain n’est pas forcément l’idée la plus judicieuse pour raconter une histoire dans un film. A côté de ça, le personnage de Jordan Baker est carrément inutile.
On appréciera toutefois une bande-originale produite par le rappeur Jay-Z vraiment innovante, puisqu’elle est composée essentiellement de morceaux récents remixés au goût des années 20. Si l’anachronisme reste flagrant, les bons morceaux se succèdent à notre plus grand plaisir.
Un magnifique film d’amour, à l’esthétique tout de même un peu kitsch.