Même s'il faut reconnaître à Baz Luhrman sa folle créativité et son sens de la démesure, je ne suis pas parvenu à me laisser véritablement enivrer par son adaptation "moderne" du roman de Francis Scott Fitzgerald.
Du moins la magie opère-t-elle pendant un certain temps au début du film, lorsque les décors numériques somptueux et la bande originale survoltée et anachronique (personnellement ça ne m'a pas dérangé) m'ont donné l'impression de partager un instant les fameuses fêtes données par Gatsby, et la folie de ces années-là.
Mais la fascination fut de courte durée, surtout que la romance entre Jay Gatsby et Daisy Buchanan, qui accapare la seconde moitié du métrage, ne m'aura pas embarqué plus que ça.
J'ai trouvé Leonardo DiCaprio moyennement convaincant dans ce personnage, et Carey Mulligan est une actrice qui ne m'a jamais fait rêver, même si son visage triste convient mieux à ce genre de rôle en costumes.
Autre comédien dépourvu de charisme à mon goût : Tobey Maguire, que je connaissais très peu, et dont le sourire niais m'aura privé de toute empathie à l'égard de son personnage.
Les seconds rôles Elisabeth Debicki et Joel Edgerton m'auront laissé une meilleure impression.
D'autre part, les effets numériques omniprésents produisent une image lisse et finissent par être fatigants ; le décalage entre les "vrais" comédiens et les images de synthèse favorise la dimension spectaculaire au détriment des émotions (par exemple lors de l'accident de voiture).
Pourtant les qualités formelles de "The Great Gatsby" sont réelles, et s'inscrivent bien dans le style flamboyant du réalisateur australien, qui a toujours divisé le public. Ses fans habituels y trouveront donc sans doute davantage leur compte.