Après Perfect Mothers, Anne Fontaine est de retour avec une adaptation du roman graphique éponyme de Posy Simmonds, librement influencé par Madame Bovary de Gustave Flaubert.
Dès les premières minutes de film, Martin apparaît comme un boulanger sympathique, doté d’une grande imagination. Passionné de littérature et notamment de Gustave Flaubert, il décide de s’installer en Normandie afin de mener une vie calme, bercée par la simplicité.
Ainsi, il prépare son pain chaque matin, admire la splendeur de la nature et jouit de la beauté de l’écriture qui le passionne infiniment.
Cependant, l’arrivée de ses nouveaux voisins anglais perturbe son quotidien, quelque peu banal. Non seulement les nouveau venus s’appellent Gemma et Charles Bovery, mais encore, leurs comportements s’assimilent étrangement à ceux des personnages de Flaubert.
Lorsque Martin aperçoit Gemma « c’en fut fini de plus de 10 ans de tranquillité sexuelle », ardemment subjugué par celle-ci, il va alors tenter de la découvrir puis de veiller sur elle, afin qu’elle ne reproduise pas les mêmes erreurs qu’Emma.
Qui mieux que Luchini aurait pu interpréter ce boulanger sagace et si passionné ?
Grand admirateur de Flaubert, il connait cette œuvre sur le bout de ses doigts, et lit régulièrement des passages de ses romans au théâtre.
La performance de la ravissante Gemma Arteton est tout aussi remarquable.
Par sa sensualité débordante et son naturel éminent, elle devient Gemma Bovery, un personnage mystérieux, bien moins apathique et insipide qu’Emma.
Avec son charisme incroyable et sa sensibilité, elle modernise ainsi l’héroïne de Flaubert.
Jason Flemyng, nous offre ensuite, un Charles très humanisé et touchant, notamment devant la perfidie de sa femme, bien moins ennuyeux que le Bovary. Oubliez donc « charbovari » ; il réadapte ce personnage ridicule et lui rend sa dignité avec une grande sincérité et un joli petit accent anglais.
Ce film propose enfin, une lecture très intelligente du roman de Flaubert, avec pleins d’allusions plus ou moins implicites à celui-ci.
Loin d’être comparable à celle de Chabrol, cette adaptation osée épouse tout de même un réalisme et une finesse remarquables.
Ainsi, la mise en scène d’Anne Fontaine, révèle une douce sensualité se mêlant à un décor normand harmonieux.