Wolfe le magnifique
1929: Max Perkins, éditeur connaissant une période d'insuccès littéraire après le flop d'un certain Gatsby le magnifique, reçoit la visite de Tom Wolfe qui lui remet un manuscrit de 1500 pages. Commençant à lire et surtout à supprimer bon nombre de passages, l'éditeur décèle néanmoins un certain potentiel et veut tenter l'aventure littéraire. Sauf que Wolfe est à entourer de très près et que l'épouse du romancier le vit plutôt mal.
Vu en totale inconnue, cette troisième collaboration Firth-Nicole Kidman, après le somptueux "les voies du destin" et l'inégal "avant d'aller dormir" enchante autant que le premier cité: l'on est plongé en pleine conséquence du crack boursier et découvre que l'édition n'y échappait pas à la crise: des livres pourtant illustres étant de sacrés flops à leur parution, une crainte de la critique tant professionnel que publique ainsi qu'une sous-estimé de soi-même sont autant de thèmes abordés.
Et quel trio: en éditeur, Firth est parfait laissant percevoir d'abord une indifférence et prenant fait et cause pour son auteur, jusqu'à négliger quelque peu sa propre vie; en épouse délaissée, Nicole Kidman nous offre à nouveau ce regard qui lui sied à merveille. Mais le génie, c'est bien Jude Law qui incarne parfaitement Tom Wolfe, ses craintes, son égoïsme et surtout sa virtuosité quasi maladive et sa recherche de la longue perfection.
A recommander vivement et si vous êtes mélomanes, je ne puis que vous encourager à rester jusqu'à la fin du générique...