Les ombres
Certains grands artistes atteignent sur la fin de leur existence une forme de plénitude que l’on pourrait appeler la grâce. John Huston est de ceux-là. Cloué dans un fauteuil et sous aide...
Par
le 3 juil. 2012
26 j'aime
8
Une bonne adaptation de la nouvelle !
Les tensions de fond sont bien illustrées lors du repas ; conflits politiques, religieux... On ressent au cœur du dîner, comme les personnages, le temps qui passe. Mais c'est, comme dans la nouvelle, au moment de la chanson que les choses deviennent brillantes. La Révélation de Gretta est vraiment bien mise en scène, on sent son trouble et celui de son mari.
Petit regret que le motif du désir de Gabriel, un désir ardent dans la nouvelle, disparaisse plutôt au profit d'un élan de tendresse. C'est pas assez quand on pense aux pages dédiées à son intense mouvement intérieur qui le pousse au fantasme et l'écarte de sa femme. On met moins en valeur que Gabriel n'admet aucun obstacle, aucun étranger qui viendrait "nuire" à son intimité avec Gretta.
C'est dommage parce que l'arrivée de cet "autre" est extrêmement bien réalisée, avec Gabriel qui cherche sans cesse à se rapprocher de Gretta, cette dernière qui le fuit constamment et fuit son regard pour le placer vers un horizon inatteignable. On sent le fossé se créer dans le couple, par la présence de Michael Furey qu'on réalise à travers le jeu d'ombre dans la chambre. Et QUE DIRE de cette scène finale avec une succession de plans enneigés qui accompagnent les mots de Joyce, intemporels 💞
"Snow was falling upon every part of the lonely churchyard on the hill where Michael Furey lay buried, falling faintly trough the universe and faintly falling, like the descent of their last end, upon all the living and the dead."
Créée
le 20 avr. 2024
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