Dean Devlin a été le producteur des films de Roland Emmerich de Moon 44 à The Patriot avant que ce dernier réalise son film solo Le jour d’après en 2004 et se tourne vers des projets plus personnels. L’ironie du sort a voulu que la première réalisation de Dean soit également un film sur les catastrophes naturelles provoquées par l’action de l’Homme. Les coins géographiques choisis pour montrer des catastrophes font écho à ceux du Jour d’après, comme s’il voulait rendre hommage aux œuvres de Emmerich. Cependant, il ne tombe pas dans les incohérences hallucinantes de 2012 justifiant certaines scènes pour faire avancer son histoire.
Côté scénario, deux frères (Gérard Butler/Jake et Jim Sturgess /Max) vont tout faire pour éviter qu’il s’en produise de nouvelles, après un événement en Afghanistan créé par le système qu’ils ont mis au point ensemble. Par moment, je me suis demandé si les engueulades entre les frères n'étaient pas le reflet des relations de Dean Devlin et son partenaire entre 1990 et aujourd'hui. Comme si l'un voulait s'accaparer le succès de l'autre à travers les films qu'ils ont conçu ensemble.
Contrairement à la Chute de la Maison Blanche et de Londres (autres films de Gérard), les femmes vont jouer des rôles primordiaux. En effet, sans elles, ils n’auraient pas fait grand-chose les bougres. Nous avons Adepero Oduye/Adisa, une pro de l’informatique, et Abbie Cornish/Sarah (très loin de son rôle dans Bright Star), un agent des services secrets qui vont se révéler très efficaces dans leur domaine respectif. Par contre, Katheryn Winnick ne fait que de la figuration comme dans la Tour Sombre. XD
La particularité du film est qu’il se déroule à la fois sur Terre et dans l’Espace, pour éviter le plagiat avec les longs métrages de Emmerich. Dans la station spatiale où se rend Gérard Butler, il va devoir composer avec une équipe de diverses nationalités : un Anglais, un Français joué par Amr Waked qui commence à se faire connaître du grand public, une Allemande interprétée par Alexandra Maria Lara (encore un clin d’œil à Roland) et un Mexicain pour comprendre ce qu’il se passe.
A certains moments, les codes du thriller ont plus importance que ceux du film catastrophe pour donner un peu plus de tension dans ce que vivent les personnages. Les effets spéciaux sont bien gérés et constituent un atout pour le genre abordé. Cependant la réalisation est vraiment trop proche du style d’Emmerich donnant une impression de déjà vu pour le public. Cela pénalise la qualité du métrage, sans aucun doute.
Malgré un message idéaliste, Geostorm a une résonance particulière sur ce qu’il passe en ce moment au regard des actions du président de Etats-Unis vis-à-vis de l’écologie. Cela est d’autant plus surprenant qu’il devait sortir pendant les primaires des élections présidentielles américaines de 2016 avant d’être repoussé à plusieurs reprises pour sortir en novembre 2017. C'est peut-être une pure coïncidence mais j'y trouve un intérêt supplémentaire pour apprécier ce film pop-corn. Sans cela, ma note serait plus basse.