Les films catastrophe, surtout américains, sont un genre bien à part avec des codes et des récurrences bien établies et souvent un budget assez conséquent. Il en sort un tous les ans ou tous les deux ans avec plus ou moins de succès et de réussite. Et ce n’est certainement pas « Geostorm » qui va déroger à la règle, tant il rentre dans le rang avec application au point d’en devenir terriblement caricatural et prévisible. Il est donc clair que ce long-métrage de Dean Devlin, producteur habituel du spécialiste de ce genre de films Roland Emmerich, ne révolutionne rien. Pire, il recylce même un demi-siècle de cinéma catastrophe à grande échelle en utilisant tempêtes (« Twister »), raz-de-marée (« 2012 »), un mêlange de volcan et de tremblement de terre (« Volcano » ou « San Andreas ») ou encore la glaciation des terres (« Le Jour d’après »). C’est donc hollywoodien au possible et pas vraiment original jusqu’au recyclage déguisé (et finalement avorté) du final émotion de « Armageddon ».
En revanche, le contexte est différent car il faut forcément apporter un peu de nouveauté pour éviter d’être taxé de photocopie inutile. Et quoi de mieux que les dérèglements climatiques pour apporter un sentiment de détresse crédible au scénario. Le postulat est donc plutôt sympathique avec cette immense station spatiale internationale qui régule le climat pour protéger la planète. Cela permet également de prodiguer à « Geostorm » un aspect mondialisé où toutes les nations se tiennent la main pour régler le problème et agir ensuite ensemble lorsque la machine se grippe (avec un avantage pour la Chine, le marché économique du cinéma de ce pays étant une donnée cruciale des recettes d’un film à l’heure actuelle). On regrette qu’il n’y ait pas plus de second degré rendant tout cela un peu trop mécanique et pompeux. Mais ce qui attriste le plus c’est qu’on va voir ce genre de film pour les scènes de destruction massive. Et si elles sont réussies grâce à d’excellents effets spéciaux, elles sont trop brèves et nanties d’un montage hâché et peu judicieux qui ne permet pas d’en profiter pleinement ce qui entraîne un sentiment de frustration.
Néanmoins, « Geostorm » n’est pas le navet que certains voudraient bien faire croire. Oui il y a de nombreuses invraisemblances, des facilités de récit et beaucoup de déductions trop hâtives pour être crédibles mais on passe un bon moment. Les acteurs, certainement venus payer leurs impôts, font le boulot et l’histoire est très rythmée ce qui ne nous laisse aucune minute de répit. On évite également l’excès de niaiseries inhérent au genre et le fait de mêler une bonne dose de thriller au simple et basique film catastrophe amène un sursaut de tension et d’ambiance dans la seconde partie. C’est donc typiquement le type de blockbuster qu’il faut prendre pour ce qu’il est : un sympathique moment de divertissement impressionnant et ludique qui, s’il ne fera pas date, permet de prendre bêtement son pied.