Ghajini s'inspire donc de Memento, sans toutefois posséder la maitrise technique qui faisait toute la saveur du film de Nolan. Se contentant d'un long flashback qui retrace la vie du héros avant son accident amnésiant, véritable histoire dans l'histoire (faut bien remplir les 3 heures de métrage), ce Ghajini n'a pas grand chose d'intéressant ni de nanar à offrir. Tout au plus pourra-t-on apprécier une étrange esthétique hard gay dans sa première bobine, ainsi qu'un héros qui sait cabotiner la rage comme pas un.
Pour la petite histoire, Ghajini reprend donc des éléments de Memento (il l'annonce de manière détournée dans une pancarte d'introduction, en remerciant les films qui ont déjà pu traiter de l'amnésie antérograde), et entre autres cette obsession du héros pour les photos et les notes qu'il placarde en quantité incroyable (il met des post-it sur ses tiroirs pour indiquer ce qu'il range dedans) ; ainsi sur un flic qu'il a tabassé et ligoté chez lui, il a placé un bâillon avec marqué dessus Do not open !
Autre élément marrant, le Ghajini en titre, qui est l'homme recherché par le héros, est un mafieux qui découvre qu'on cherche à le tuer. Il ne sait pas qui lui en veut, donc, dans le doute, il flingue tous les ennemis qu'il a accumulés sur 4 ans, dont un mec en fin de vie, branché sur respirateur artificiel à l'hosto ! Il aura toutefois une idée intéressante quand il aura retrouvé le héros : lui niquer toutes ses photos, ses plans, et lui gribouiller ses tatouages pour le transformer "en papier blanc".
Concernant le film en lui-même, c'est un nouveau pas vers la débollywoodisation des métrages indiens. Ça ressemble de plus en plus à une production américaine, avec des chansons MTV et des acteurs occidentalisés (heureusement qu'il reste des méchants basanés pour se rappeler d'où on est). Peut-être que cette impression a été renforcée par des sous-titres français de bonne qualité, à l'orthographe et à la syntaxe quasi-parfaite (si, si, j'vous jure !).