L'idée de départ de Ghost Game, 11 jeunes enfermés dans un lieu hanté pour les besoins d'un jeu de télé réalité, avait de quoi attiser la curiosité. Le choix d'un ex-centre de torture Khmer rouge en guise de terrain de jeu avait fait beaucoup de bruit au Cambodge, allant jusqu'à entrainer des excuses publiques de la part des producteurs du film. Après visionnage, on se dit que cette fameuse polémique est finalement tout ce qu'il en restera.
Expédiés en quelques minutes, les enjeux et la présentation des personnages annoncent la couleur : Ghost Game est un film creux, très creux. Les jeunes candidats manquent singulièrement de personnalité et l'interprétation plus que moyenne des acteurs ne fait que renforcer ce sentiment. Que nous sommes loin d'un Battle Royale, qui gérait admirablement les intérêts de nombreuses personnalités au sein d'un jeu grandeur nature. Comme s'il était trop difficile de les intégrer au sein même du film, les motivations de nos héros sont rapidement expédiées lors du générique de fin... Ce genre de signe ne ne trompe pas. Le coté reality show et tout son potentiel est d'ailleurs très rapidement passé à la trappe.
L'ambiance est tout aussi perfectible, avec une photographie surfaite à en faire saigner les globes oculaires (le film est ridiculement sombre, les couleurs faussées sont de mauvais goût), et un cadre brumeux très conventionnel. Les éléments horrifiques, un cran au dessus, mais perfectibles pour autant, nous offrent quelques trop rares moments de frousse (le style "fantôme asiatique" faisant toujours son petit effet)... mais qu'il est difficile d'attacher de la crédibilité aux scènes finales lorsque le grand méchant (mal maquillé) fait son apparition pour débuter la série de meurtres aux douzes coups de minuit.
Bien trop perfectible pour mériter de l'intérêt autre que chez les fans absolus d'horreur asiatique, Ghost Game n'est pas à la hauteur de ses ambitions. Très dispensable.