Ayant pour ainsi dire détesté Martyrs, je suis allé voir le film avec une certaine appréhension. Son triomphe au festival de Gérardmer et les critiques très positives pour un film d’horreur m’ont convaincu de donner une nouvelle chance à Pascal Laugier.
Je ne le regrette pas. Dès les premières minutes, on est plongé dans une atmosphère noire et lourde. Mylène Farmer est un peu la bouée, la figure familière, à laquelle on peut se rattacher pour se sortir de ce cauchemar dans lequel on entre peu à peu. Mère de deux filles, elles héritent d’une maison en pleine campagne suite au décès de leur tante. Maison lugubre remplie de poupées et de bibelots plus ou moins effrayants. Dès le soir de leur arrivée, elles sont attaquées dans la maison. Violence gratuite qui sort de nulle part et dont elles n’en sortiront pas indemnes et qui les plonge dans un cauchemar qui les suivra des années. Je n’en dirais pas plus sur l’histoire afin de ne pas la gâcher et enlever les surprises.
Dans le film, il y a peu de moments de répits malgré quelques instants de grâce et d’onirisme qui nous font souffler et redonner (un peu) d’espoir. La quasi-totalité du film se déroule dans l’imposante maison, personnage à part entière dans l’affrontement entre les deux tortionnaires et leurs trois victimes. A la fois prison, labyrinthe et source de multiples cachettes et bibelots qui peuvent servir à se défendre afin de recouvrer sa liberté.
Pascal Laugier filme ses actrices au plus près, ne nous épargne rien ; visages tuméfiées, accès de violence, liquides biologiques… difficile de ne pas éprouver d’empathie et un malaise devant cette torture gratuite.
Le film est donc une grande réussite. En tant que spectateur on est pris par surprise – pas seulement pas les jump scares – et on a du mal à savoir quand et comment on pourra nous aussi sortir de ce cauchemar dans lequel on est entré.