Je n'avais pas aimé Martyr. J'appréciais la démarche et le final m'a marqué mais en tant que spectateur le visionnage a été éprouvant sans que j'y trouve mon compte, sûrement l'aspect grand-guignole malsain trop sérieux et too much à la fois. Mais avec Ghostland j'ai enfin rencontré Pascal Laugier. Un gore plus soft au profit d'une tension psychologique des plus violentes et inventives. L'écriture est juste géniale, un pur plaisir de spectateur de se faire balader dans le cauchemar abyssale de cette maison labyrinthe. Hormis l'incroyable turn-over du film, ce qui est fort agréable c'est le soin accordé aux détails. Ils fourmillent et sont toujours significatifs :
Que ce soit dans les réactions sensées des protagonistes (la gamine qui demande à ce que le policier homme ne s'approche pas) , les nombreux objets qui trouvent un échos du fantasme à la réalité ou même le titre du film qui aide à brouiller les pistes avant le turn-over - "est-ce que la sœur adulte est hantée ?" - c'est bougrement malin quand même !
Aussi les actrices sont parfaites - rien à redire sur Mylène à part qu'on l'aime - et les jeunes sont impressionnantes. Très belle réussite pour le cinéma de genre français (et canadien) ça fait du bien là où ça fait mal ; un film qui ne vous quitte pas tout de suite.