Toujours à la pointe de l'originalité, ne sombrant pas aux sirènes hollywoodiennes des remakes et autres suites dénaturées, Pascal Laugier revient en 2018 avec un quatrième long-métrage, une fois encore tourné en langue anglaise après le surprenant The Secret sorti six ans plus tôt. Tourné au Canada, Ghostland nous présente l'aménagement d'une mère de famille et de ses deux filles dans leur vieille maison familiale abandonnée jusqu'à l'arrivée impromptue le même soir de deux personnes particulièrement violentes qui vont agresser les trois jeunes femmes.


Comme d'ordinaire avec Laugier, le pitch de base s'arrête ici, en dire plus serait spoiler le nouveau tour de force scénaristique propre à son auteur qui joue avec les nerfs du spectateur tout en offrant pour la première fois un hommage évident à un romancier fantastique (qui n'était pas celui désiré au départ mais qui restera bienvenu et logique à l'intrigue).


Autour d'une mise en scène soignée, travaillée et autarcique, le réalisateur français met une nouvelle baffe dans la gueule, proposant une atmosphère différente, toujours empreinte de poésie morbide et de passages plus brutaux, dirigeant d'une main de fer ses actrices (peut-être un peu trop, comme d'habitude), que ce soit les jeunes Emilia Jones et Taylor Hickson, les plus âgées Crystal Reed et Anastasia Phillips mais aussi l'improbable Mylène Farmer, dont le réalisateur est fan et qu'il avait déjà dirigée dans son clip "City of Love". Un second rôle touchant, humain, à des années lumières de l'image de la chanteuse.


Particulièrement violent, le long-métrage n'en oublie cependant pas d'être émouvant par instants, renforçant par cela-même toute son horreur primaire. Toutefois, à l'instar de M. Night Shyamalan à l'époque, le long-métrage reste un film à twist et comme M. Night Shyamalan, on a tout de même très peur que Laugier ne se renferme dans un cocon scénaristique certes efficace mais un peu redondant, Ghostland étant basé sur le même procédé que Martyrs et The Secret. On n'espère donc pas Laugier devenir un réalisateur prévisible, lui qui regorge de tellement d'idées couillues et d'un savoir-faire à toute épreuve.

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le 15 nov. 2020

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