A la fin des années 2000, le père Argento était tombé bien bas... Entre ce piètre "Giallo" et le ridicule "Dracula 3D", on pouvait sérieusement penser que Dario était finito. Heureusement, après une longue pause salutaire, il redressera un peu la barre avec "Occhiali Neri". Mais pour l'instant, revenons à 2009...
D'abord attention, "Giallo" n'est pas vraiment au sens classique... un giallo. Et oui, il ne faut pas oublier que le mot a deux significations. Hors d'Italie le terme giallo renvoie à des productions italiennes mêlant polar et horreur, généralement autour d'un outsider qui mène une enquête, et d'un tueur en série dont l'identité est dévoilée de manière fracassante à la fin.
Mais en Italie, le terme giallo désigne simplement le genre polar dans son ensemble. Et c'est ce que constitue "Giallo". Un polar simplet, où un flic et la soeur d'une disparue traquent un tueur en série dont on connait l'identité dès le départ. Pour autant, cette explication ne fait pas de "Giallo" un bon film, loin de là.
Jadis capable de créer une ambiance dingue, Dario Argento semble ici totalement à la ramasse. C'est platement filmé, médiocrement éclairé, on a l'impression de regarder une série TV française des années 2000. Le montage laisse également fortement à désirer. En particulier les affrontements, assez ridicules. La palme revenant au combat final entre le flic et le tueur, juste abominable. Quelle idée aussi d'avoir pris le même acteur pour jouer les deux ?
Les acteurs, parlons-en. Emmanuelle Seigner joue faux, Adrien Brody est apathique en flic au passé sombre. Tandis que sa prestation cabotine en tueur est ridicule à souhait. On voit même les bords de son maquillage dans certains plans... Les effets d'un tournage en langue anglaise pour Dario Argento ?
Nos comédiens ne sont pas aidés par des dialogues profondément inintéressants, et des situations parfois totalement stupides.
Je sauverai les quelques effets gore, mais on les voit à peine. On sent d'ailleurs l'opportunisme de faire du torture porn, c'était la mode à l'époque...
Pour l'anecdote, Dario Argento se dissociera du film. Reniant la version cinéma, et indiquant qu'il n'est pas l'auteur du scénario (il est pourtant crédité !). Tandis qu'Adrien Brody intentera un procès à la production, car il n'avait apparemment pas touché l'intégralité de son salaire. Ambiance...