Pour qui sonne le Gladiator ? Pour tous les films concurrents sur les écrans, laminés par la puissance de feu de cette suite de son propre opus, réalisé par le vénérable Ridley Scott, qui se gausse bien des critiques et peut constater que l'affaire est plus que rentable. A l'heure où la cause du bien-être animal exclut les vachettes des futures Intervilles, qui osera se lever pour condamner cette négation du bien-être humain, dans des arènes où le public se repaît du sang des combattants ? Plus sérieusement, Gladiator II sait être spectaculaire pour flatter le vil peuple, soit des spectateurs qui veulent du pop corn et des jeux, se fichant comme une guigne des anachronismes, et décrivant un empire romain en déshérence, ce qui, ma foi, aurait pu avoir un certain intérêt, si le propos avait été davantage étoffé sur le plan politique, comme une résonance éventuelle au monde occidental d'aujourd'hui, menacé par les extrêmes. Mais Ridley Scott est évidemment plus concerné à proposer des jeux du cirque très virils et malheur aux vaincus, non ? Cette tarte au péplum s'avère efficace, avec débranchement de cerveau obligatoire, et sans une once d'espoir de ressentir une quelconque émotion. Paul Mescal est bien plus fade que l'alcool mexicain au nom voisin et le reste de l'interprétation est à l'avenant (pitoyables empereurs), seul Denzel Washington, qui porte la toge comme personne, apportant un peu de flamboyance à son très madré personnage. Le roi de l'arène, sans conteste.