Gladiator II est un film bien rythmé et qui offre un divertissement de qualité. On y retrouve de nombreux éléments qui avaient fait le succès du premier comme la beauté de sa musique, sa retranscription grandiloquente de Rome ou le charisme de ses personnages porté par de grands acteurs.
Toutefois le film souffre d'un problème principal et qui tempère sa réussite : il ne tranche pas entre deux choix scénaristiques. D'un côté, on sent la volonté d'en faire un héritier pur du premier avec de nombreux références, hommages et reprises. De l'autre, il y a le désir indéniable de raconter autre chose, ce qui prend la forme ici d'un récit bien plus politique que le premier opus.
Ainsi, les deux têtes se rentrent dedans régulièrement et mordent toutes deux sur le temps nécessaire au développement de chacune. Tout va trop vite et l'action se fait rare. Sur ce dernier point, on peut d'ailleurs estimer que le côté exagéré de certaines scènes vient peut-être de cette lucidité sur le fait que les moments de bravoure sont trop rares.
Certes, les fils de la vengeance, de l'initiation et l'ascension tentent de faire tenir le tout ensemble mais l'entreprise demeure fragile et le vernis du mythe apposé trop vite pour dissimuler les défauts se craquèlent trop souvent, notamment au travers d'incohérences.
Demeure donc un film agréable devant lequel on ne s'ennuie pas mais qui pêche par excès d'ambition au niveau de sa trame, tout en l'étant sans doute trop peu au niveau de sa photographie notamment.