Lucius, l'enfant de Lucilla et promis au rang d'empereur, fut exfiltré dans un pays nord-africain afin de ne pas être retrouvé. Seize ans plus tard, alors que la corruption fait rage à Rome avec deux frères jumeaux empereurs, Lucius, qui a pris le nom d'Anno, revient en tant qu'esclave puis gladiateur afin de venger la mort de sa femme.
Tout le monde sera d'accord ; une suite à Gladiator n'était pas nécessaire, et ce d'autant plus que le film original tient encore la route. Près d'un quart de siècle plus tard, Ridley Scott revient en période antique, pour parler encore une fois d'une vengeance, dans un canevas semblable ou presque au premier, mais les moyens semblent ici démultipliés. Comme par exemple le combat avec les babouins (numériques) ou avec le soldat romain juché sur un rhinocéros (numérique lui aussi). Scène d'ailleurs prévue dans Gladiator et qui fut annulée faute de budget. Là, à l'image des frères jumeaux joués par Joseph Quinn et Fred Hechinger, c'est la démesur faite Rome, et ça donne un spectacle total. Qui n'est d'ailleurs pas réellement assuré par Paul Mescal (qui pourtant ne démérite pas) ou Pedro Pascal, mais par Denzel Washington, jouant un marchand d'esclaves qui emporte le morceau à chacun de ses scènes, puis par la portée presque machiavélique qu'il inspire. Seuls sont rescapés du premier film Connie Nielsen et Derek Jacobi.
Le film est beaucoup plus violent comptent à la pelle avec des giclées de sang à tout va, mais en fin de compte, ce qui m'a le plus touché, c'est sa résonance avec Gladiator, notamment les quelques flashbacks, et surtout la présence sous-jacente de Maximus, qui va transmettre de manière indirecte son rêve à son fils ; la gloire de Rome.
Je me doute que cette suite sera décriée, et j'ai moi-même des choses à redire, notamment sur certains effets spéciaux moches, mais Ridley Scott a su créer un prolongement intelligent avec son film de 2000 tout en le rendant facultatif. Mais le spectacle est là, ce qui est le principal.