L'écriture du scénario de cette suite n'a pas dû prendre trop de temps étant donné que ce film reprend trait pour trait la trame narrative du premier opus en y ajoutant quelques éléments superficielles et surtout en abonnant l'essence de l'œuvre originale.
Ridley Scott est pourtant l'un des metteur en scène qui me passionne le plus à Hollywood. L'ancien publicitaire est l'un des artistes majeur des 40 dernières années de cinéma de part la quantité de film qu'il a réalisé et/ou produit tout en tenant un certain niveau de qualité dans le divertissement et l'esthétique. Gladiator (2000) fait partie de ses œuvres les plus fortes car il signe ici un tour de force majeur en se réappropriant un genre roi des grandes années du cinéma américain : le péplum. Rien que le terme péplum est un serpent de mer dans l'industrie tant il représente un modèle de longs métrages grandiose et codifié. Mais de cela, et comme de bien des choses, Ridley s'en moque, et il fournira en l'an 2000 sa réinterprétation du péplum dans un film à l'esthétique tamponné "Scott", qui permet de délivré son message et de traité de ses obsessions.
Gladiator nous laissait rempli de tristesse à la mort de Maximus mais tout autant rempli d'espoir. On nous disait que malgré la toute puissance de l'institution Romaine, un homme juste et fier peut combattre et même vaincre cette toute puissance quand celle-ci trahi et ne pense plus à l'intérêt du peuple. Maximus était le rêve de Rome par Marc Aurèle et la voix du peuple car il incarnait l'espoir de jour meilleur pour la future république.
Maintenant, Gladiator II tente vainement de nous raconter la même histoire lorsque Hannos, incarné par le bien trop lisse Paul Mescal, esclave venant de Numidie, prendra le même chemin que Maximus en se faisant acheter par un Proximo remplacer ici par un Denzel Washington tout en parure. Le film convoquera en permanence son prédécesseur dans des flash-backs outranciers, parfois images directement tiré du premier volet et d'autres images tourné pour la suite filtrées de manières à ce que l'on comprenne qu'elles datent de 16 ans plus tôt, époque du récit initial. Nous avons donc deux Commodes pour le prix d'un, supplément décadence, et le retour de Connie Nielsen dans le rôle de Lucilla.
Décadence, le mot correspond bien aux effets numérique du film, qui ne sont tout simplement pas à la hauteur du budget colossal de 310 millions dollars tout compris qui ne se voit absolument jamais à l'écran. Rien est grandiose, tout semble factice et même l'arc de personnage qui semblait le plus intéressant à explorer, celui de Marcus Acacius, incarné par le néanmoins très bon Pedro Pascal, est expédié et mit à la porte du récit sans vergogne.
Pour terminer, car oui je termine déjà cette critique, dont la rédaction aura duré aussi longtemps que celle du scénario de Gladiator II, je me dois de finir sur Ridley. Car Ridley si tu m'entends, merci pour tout, et oui je dis bien "tout". Car dans une carrière aussi riche et foisonnante, tu as su donné à tout le monde un peu de ce qu'ils recherchaient dans un film. Je ne me lancerai pas dans des exemple détaillés pour chaque œuvre, mais des Duellistes (1977) jusqu'à Napoléon (2023), tu n'as jamais abandonné ce qui faisait ta personnalité et tu n'as jamais mis de côté ton âme de divertisseur, peut être l'un des plus grand du cinéma contemporain. Tes films sont toujours accompagné d'un message, parfois simpliste ("le karma, ça se respecte" dans Les Associés (2003) ), parfois profond (Alien 1977) et souvent cynique (merci pour Cartel (2013) ) qui fait toujours mouche lorsqu'il est compris et qu'on se l'approprie. Alors effectivement, il est difficile de reproché totalement Gladiator II qui a surement été fait pour qu'on te foute la paix avec ce projet qui t'es rabâché par l'industrie depuis 24 ans. Mais à 87 ans, la cadence infernal que tu t'imposes n'aide peut être pas à avoir les idées claires sur ton travail. Alors, patron, plus de takes foireuses sur les IA, et quelques mois de vacances sont préconisés, see you (pas trop) soon.