Le choc des épées ne suffisent plus

Gladiator a été le tout premier péplum que j'ai vu, à l'époque de sa sortie, en 2000, donc, j'avais 7 piges et donc bien trop jeune car blindé de coups de schlass violents envoyé par des mecs à moitié en armure dans une arène de la Rome antique, c'est vers l'âge d'environ 11/12 ans que je l'ai admiré, oui, j'emploie le terme admiré car le résultat m'avait mis sur le cul : magnifique images, acteurs impeccables, histoire progressif de soulèvement contre plus puissant que soit et affrontement de dingue, marqué par ce que j'ai vu.

24 ans passent et Ridley Scott, le réalisateur extrêmement prolifique responsable de Alien, le 8ième passager, Black Runner, La chute du faucon noir, Seul sur mars et d'autres c'est dit que les gens serait partant pour une suite à son péplum qui a fait de Russell Crowe un acteur connu, sauf que, comment peut-on pondre une suite quand le personnage principal du film de base à claqué à la fin ? réponse avec Gladiator II.

Dans ce film, se déroulant 16 ans après les évènements du premier film, on suit Lucius, le fils de Maximus Decimus Meridius, ancien commandant en chef des armées du nord et général des légions Felix devenu esclave et gladiateur.

Lucius vit avec son épouse en Afrique du nord, tous les deux sont en mesure de se battre mais leur patelin se fait ravager par l'armée romaine, dirigée par Marcus Acacius et, pas de bol, sa femme meurt dans le combat, attristé, le colosse se rend.

Devenu un esclave, il va être recruté par Macrinus, qui va en faire de lui un gladiateur et, sans que Lucius s'en rende compte, va se servir de sa violence dans les combats pour tenter de diriger Rome à son gout et tant pis pour ceux qui gouvernent déjà.

J'avoue que cette suite, j'en voyais pas trop l'intérêt, Gladiator n'en avait nullement besoin et puis, finalement, la présence du fameux Pedro Pascal dont j'entends souvent du bien ainsi que la bande-annonce semblait intéressante et je me suis laisser aller et au final, le film est un divertissement correcte mais qui ne casse pas des briques.

L'époque romaine est un sujet très intéressant dans la culture, que ce soit avec les BD Asterix, le jeu-vidéo Assassin's Creed : Odyssey ou avec le groupe de death metal canadien Ex Deo, son histoire est toujours bien présente de nos jours et forcément, le cinéma en a fait une multitude de représentation sur différents thèmes, y compris sur les combats de gladiateurs comme le Spartactus de Stanley Kubrick.

Mais revenons à Gladiator II, en commençant par ce que j'ai apprécié, à l'instar du film avec Russell Crowe, il est très jolie aux niveaux de son image, les décors sont fabuleux tout comme les costumes, en termes d'immersion, c'est un sans faute.

La mise en scène est bonne sans être oufissime, les combats de gladiateurs ont pas mal de patates malgré que l'on fait trop rapidement le tour et que le héros du film par moment soit pas crédible quand il se mange des coups non létaux, il déguste mais il se relève en moins de deux comme un mec baraqué en plein pogo dans un concert de hardcore, c'est dure d'y croire surtout quand t'as des adversaires qui font une tête de plus que lui et des kilos supplémentaires.

L'envers du décors des combats est tout aussi intéressant et il y a pas mal de personnages intéressants mais celui qu'il faut le plus retenir, c'est Macrinus : ce personnage est l'incarnation du manipulateur immonde et débordant d'assurance, ne craignant jamais de se mesurer à plus important dans la hiérarchie que lui et usant de stratégies pour atteindre sa soif de domination sur Rome.

Et puisque j'en suis à présenter l'un des personnages clés, parlons des acteurs, la plupart sont bon, Pedro Pascal campe un Marcus Acacius très convaincant, homme de pouvoir en raison de ses campagnes militaires a succès qui finira par tardivement se rendre compte des magouilles qui rodent autour du gouvernement et lui-même.

Paul Mescal, c'est moins évident et pourtant, c'est le héros du film mais il dégage pas beaucoup d'émotions, ayant parfois l'air largué, comme stressé de prendre la relève après Russell Crowe, pourtant, malgré le physique de déménageur qu'il se trimballe en raison des entrainements que tout le monde s'est tapé sur le tournage et les ennemies qu'il enchaine, il semble hésitant dans son jeu.

Denzel Washington est un régal en Macrinus, habité par l'avidité de son personnage, celui qui semble au premier abord un gros mentor tout clean s'avère rapidement toxique pour tous.

Le reste du casting s'en sort plutôt bien mais c'est con pour l'acteur principal.

Le scénario quand à lui est à mon sens, très flemmard : trop de passages, de dialogues et de conséquences de tel action semble totalement pompé sur le premier film, tout est extrêmement vers le milieu du film, j'ai eu le sentiment que le scénariste était en panne scène d'idées et qu'il revisionnait par petits bouts Gladiator et qu'il se disait quand copiant presque un séquence, ça passait crème mais c'est par moment flagrant et il nous arrive parfois des scènes dont on se demande ce qu'elles foutent là mais dont je ne souhaite pas dire davantage.

Gladiator II aurait peut-être du rester au stade de projet car le résultat dans l'histoire est pas bien développé et à trop de mal à se défaire de l'histoire du premier film, évoquer l'importance de Maximus dans ce film ne me gène pas du tout, c'est même cohérent, mais si le but est de faire presque la copie de son propre film d'il y a plus de 20 ans, c'est pas une bonne idée.