En préambule, je tiens à dire que "Gladiator" est mon film favori, celui que je garderai s'il ne fallait en garder qu'un, celui qui symbolise mon amour du cinéma et celui que j'aimerais voir sur mon lit de mort. Ceci étant dit, je suis allé voir aujourd'hui "Gladiator II", projet casse-gueule par excellence, qui n'avait aucune raison d'être et dont je haïssais l'existence dès son annonce.
J'y suis allé en tant que fan absolu du premier long-métrage, ce qui biaise peut-être mon jugement mais RIEN n'est à sauver dans ce film, RIEN. Je m'attendais à rien mais je suis quand même déçu comme dirait un personnage bien connu de la TV.
Globalement, on dirait une piètre parodie du 1... En effet, comme son illustre ancêtre, le film commence par une bataille qui se veut ÉPIQUE. La comparaison s'arrête ici puisque nous quittons les forêts glaciales de Germanie pour la côte ensoleillée de Numidie. Là où le premier brillait par la sauvagerie de cette scène d'introduction et par la victoire dans la boue, le sang, les entrailles et la douleur, celui-ci nous présente dès les premières minutes, une bataille remplie de FX dignes d'une vidéo Youtube et un héros au charisme d'huître qui ne gagnera pas en envergure par la suite.
Les combats de gladiateurs sont assez moyens dans l'ensemble. On regarde de la lutte, on part faire un safari ou une sortie bateau mais à quand de réels affrontements au glaive ? Dommage, ça m'a complètement sorti du film surtout que les effets spéciaux sont assez mal branlés. Je pense qu'ils ont voulu se différencier du premier film mais ça ne marche clairement pas, ça dénote trop et on frise le ridicule (à plusieurs moments, des rires gênés ont été entendus dans la salle).
Le principal reproche que je fais au film est en réalité son scénario. Le réalisateur essaie tant bien que mal de raccrocher ce film avec le précédent mais on voit bien que quelque chose cloche. Ça ne fonctionne pas et ça ne peut pas fonctionner parce que TOUT ici, va à l'encontre du premier film.
GLADIATOR était une fresque épique racontant la vengeance d'un général romain trahi par les siens. Le film était sublimé par une musique tout droit sortie des cieux et on sentait vraiment une "intervention divine" dans les actes du héros, comme s'il était poussé par une force surnaturelle afin d'accomplir sa vengeance. Ici, bis repetita on nous ressert le plat connu de la vengeance mais tout sonne tellement faux. L'élément perturbateur arrive bien trop vite, les personnages sont des girouettes et changent d'avis comme de chemises (le héros notamment vis-à-vis de Lucilla et de Rome) et puis tout est tellement convenu. On voit tout arriver à des kilomètres ! Aucune surprise, aucun rebondissement excitant, le scénario frôle vraiment l'amateurisme.
On pourrait également parler des nombreuses références au premier film, dans les décors, les phrases philosophiques, les objets, les façons de tuer un ennemi, etc... Tout est fait pour "faire plaisir" j'imagine aux adorateurs de GLADIATOR, le problème c'est que tout est forcé, tout est ridicule. Un type lambda va sortir une phrase comme "ce que l'on fait dans sa vie résonne dans l'éternité" mais ça ne colle pas bordel ! On dirait que toutes ces belles phrases sont récitées telles des poésies, apprises bêtement par cœur, recrachées rapidement en cours et oubliées dans la foulée. Non, vraiment ça sonne faux.
Denzel Washington et Pedro Pascal ont finalement été les seuls points positifs du film, ils ne sont pas mauvais, ne brillent pas non plus mais leurs personnages respectifs sont assez intéressants.
Bref, ce film aurait certainement gagné à être totalement détaché de son illustre ancêtre qu'est GLADIATOR : chef d'oeuvre absolu du Septième Art. Quoi que, même en tant que film indépendant, il mériterait de retourner à la poussière. Scott a souillé son chef d'oeuvre, il l'a fait en son âme et conscience et je ne pourrai jamais lui pardonner. Hans Zimmer n'a pas participé au carnage, heureusement.
Je suis venu, j'ai vu, j'ai été déçu.