Rome, Comode fils de Marc-Aurèle a voulu la faire à l’envers à Maximus son plus important sujet militaire (et normalement futur empereur, tels furent les derniers souhaits de Marc-Aurèle), ce dernier se retrouvant à traverser un périiiple avant d’avoir son moment de vengeance. On a assassiné sa famille, il est devenu esclave, puis gladiateur, puis adversaire de l’empereur… et puis cut fin du film, vous sortez de la salle, vous rejoignez le parking en disant à votre pote que c’était l’un de meilleurs films que vous ayez jamais vu, que l’esprit de Maximus vous a collé à la peau durant 2h et que c’était à ranger bien au chaud dans une vitrine, à ne surtout pas toucher…
Nous sommes en 2024, vous avez pris près de 25 ans, votre avis sur Gladiator n’a toujours pas changé (vous l’avez revu une ou deux fois depuis)… Quand tout à coup ? QUOI ? GLADIATOR 2 ?! Que vous soyez enthousiaste ou apeuré à l’idée de voir ce qu’on a bien pu pondre, vous n’en restez pas moins sceptiques…
Et malheureusement vous auriez raison !
J’aimerai bien comprendre pourquoi on a décidé de déterrer un monument du cinéma contemporain comme ça… Gladiator premier du nom existe et perdure, je ne trouve pas nécessaire de venir refaire du beurre 20 piges plus tard dessus… Ça aurait
pu être sympa si on ne ressentait pas ce sentiment permanent de « eh regardez on a repris ça et ça de Gladiator ».
OK, passons sur le fan service, on peut l’excuser, mais alors pondez nous un scénario original qui se détache de l’œuvre originale ! Le synopsis est grosso modo un copié-collé du premier volet en réchauffé (une bataille, le héros est réduit à l’esclavage, puis devient gladiateur, fait ses preuves auprès de son maître, puis combat au Colisée, veut se venger d’un puissant, mène les gladiateurs dans une rébellion, est au cœur d’un complot, etc… L’angle d’attaque nous sort de nul part le petit Lucius, ça va deux minutes mais c’est très tiré par les cheveux ! L’articulation autour des retrouvailles Lucius / Lucilla est raté, on dirait deux inconnus puis trois scènes plus tard se sont les meilleurs amis du monde. Fin merde c’est ton gosse genre avec le pouvoir que tu as tu ne peux pas l’exfiltrer du Colisée avant que Macrinus retourne le cerveau de tout le monde ? Certaines choses m’échappent…
Et si seulement on avait un peu d’épique, d’héroïsme comme on a eu l’habitude il y a 25 ans ? Toujours pas !
Ça peine à insuffler un vrai caractère épique. No offense à Paul Mescal et Pedro Pascal qui sont de très bon acteurs, mais la mayonnaise ne prend pas autant que Russel Crowe et Joaquin Phœnix ! Le duo d’empereur Geta (Joseph Quinn) et Caracalla (Fred Hechinger) est complètement bidon, on ne ressent qu’à un bref instant le danger pouvant émaner de leurs positions puis pschit, ils sont totalement éclipsés par Macrinus (Denzel Washington) qui ne fait que jouer la girouette pendant 2h bien que j’ai apprécié la prestation de Denzel Washington (j’aime pas l’écriture du personnage, mais j’aime comment l’acteur l’interprète). La pauvre Lucilla n’est qu’un pantin malheureusement, juste là pour nous rappeler toutes les cinq minutes que Lucius est le fils de Maximus (MERCI ON AVAIT PAS COMPRIS)…
Allez, si je devais garder quelques points positifs, j’ai trouvé que l’aspect visuel général du film est mieux réussi (encore heureux) que ce qu’on a pu avoir il y a 20 ans, notamment en ce qui concerne le grain de la caméra, les scènes de guerre ou de combat ou les reconstitutions 3D de Rome. J’ai aussi beaucoup aimé la création artistique d’introduction du film. Cette aquarelle animée reprenant les moments et personnages importants du film est très très réussie. Elle est suivie d’une première scène que j’ai trouvé très symbolique : une main touchant du blé moissonné, référence à la scène d’introduction de Gladiator et la main de Maximus parcourant un champ de blé… Cette métaphore du temps qui s’est écoulé entre les deux films : jolie clin d’oeil au premier opus !
Enfin bref, Ridley Scott à voulu jouer (ou peut-être que la décision vient de plus haut) et il a perdu… Gladiator 2 peine à se créer sa propre identité, sans arrêt dans l’ombre de son œuvre originale. En quelques sortes, c’est le même film, mais en moins bien… Cela me questionne sur l’intérêt brut du film ? Était-ce bien nécessaire ? Je suis sceptique… Malheurs aux vaincus !