Ridley bourre son agenda de tournages un peu au pif, selon ses envies, et continue à avoir de gros budgets pour ça.
Mais Ridley est en roue libre, et semble dérouler sans pression aucune, ni trop d'envie artistique.
L'histoire de Gladiator II aurait pu convenir pour un direct to DVD époque "Disney envoie ses suite de blockbusters en ciné-club". En somme: un remake un peu déguisé, avec le même parcours, les mêmes archétypes de personnages, la même structure d'histoire... mais c'est une suite!
Autre soucis de poids semi-lourd: même si Pedro Pascal pue la classe et crève l'écran, Paul Mescal, c'est un peu le Russel Crowe du pauvre. Et comme beaucoup repose sur ses épaules musclées, la tension émotionnelle ne fonctionne pas bien longtemps.
Enfin, papi Ridley nous envoie quand même des séquences de colisée originales (batailles navales, rhinocéros...) qui sont assez satisfaisantes même si parfaitement délestées de tout enjeu ni crédibilité historique.
Et pour terminer, on sent en filigrane l'envie de nous évoquer l'industrie du divertissement, un peu à l'instar de Jurassic World, ainsi que cette civilisation décadente qui s'effondre - personnifiée par ces empereurs parfaitement cons, ainsi que le personnage de Denzel Washington, avide de pouvoir, d'argent, à tout prix.
Au final, Gladiator II nous propose un spectacle agréable et bien conçu, mais parfaitement oubliable et dispensable, et surtout loin d'être à la hauteur du premier film qui offrait un divertissement plus touchant et éblouissant. Après la série B à 100M$ pour Alien Covenant, Ridley Scott invente donc la suite cheap direct-to-dvd mais au cinéma, à 240M$ tranquille.