Gladiator II
5.4
Gladiator II

Film de Ridley Scott (2024)

Gladiator 2


The Guardian est un journal recommandable qui n’appartient à aucun milliardaire, ce qui ne l’empêche pas de relever uniquement que ce qui va mal dans notre beau pays quand il édite un article sur le sujet _ un french bashing typique de la presse outre-manche, moins outrancier mais non moins significatif _, ni d’être à cent pour cent à fond derrière les œuvres et artistes anglais, sous couvert d’un regard critique impartial. Fidèle au moins à ce dernier principe, leurs articles sur Gladiator 2 ont abondé, tellement que je me devais de placer cette réflexion, car si un spectateur a applaudit son final au moment du générique, ce genre d’éloge paraît , disons, exagéré.


And yet. Deux jours ont passé depuis mon visionnage du film et déjà ses détails s’effacent, ce qui n’est pas bon signe, pourtant la petite salle d’une centaine de place était quasi-pleine, bientôt deux mois après la sortie, et pour le spectateur de fin d’année fatigué, à la recherche d’un péplum d’action dans l’antiquité, le film fait le boulot, indéniablement.


Un abattage rendu possible par la qualité des décors, sa prod’. Du travail de pro. La paupière lourde en mode post-agapes, on peut être transporté. Rome et le colisée, c’est du bel ouvrage. Et aussi un casting adapté aux enjeux de l’histoire et jouant avec le subconscient du public, avec comme héros Pedro Pascal en général sensible est immédiatement crédible, Paul Mescal en contre-emploi, Connie nielsen qui, heu, reprend son rôle du premier (on est dans Gladiator 2, hein), et un grand méchant, un vrai, avec Denzel Washington, évidemment impérial en machiavel et une belle plus-value Hollywood old-school. Pro, vous dites ?


Il faut ça, car sinon, le scénario est bourré d’incohérences et à la limite du foutage de gueule quand les sentiments filiaux remontent en surface, un peu partout, et dans les scènes des jumeaux empereurs, surtout en deuxième partie, où même un ténor comme Dénzel frôle le ridicule.


Mais si le film tient, avec une prod’ au cordeau (sauf effets spéciaux, voir plus bas), autant rendre les lauriers au proprio Ridley Scott. Le gars enchaîne les films ces dernières années comme des shots de tequila en mode virée terminale avant les enfers sans penser jamais à la cuite du lendemain, il fonce, au risque de se planter dans le décor. A quatre-vingt sept ans, un chemin aussi respectable qu’un autre.


Et le créateur de Blade Runner et d’Alien et des Duellistes garde la démarche alerte, il suffit de l’écouter parler, et cet œil unique pour imaginer des scènes spectaculaires jamais vues. Ces scènes d’action, franchement, qui n’a pas imaginé ce qui pouvaient être les scènes de batailles navales organisées dans le Colisée, quand on l’a visité ou vu un doc sur le sujet ? Plus de petits garçons que de petites filles, sûrement, Ridley Scott fait dans le film de mecs diront certains, aux valeurs pouvant être jugées désuètes parfois, mais attention à l’emporte-pièce car Thelma et Louise, bordel…

Bon ok, les babouins carnivores font lever le sourcil, d’autant que leur scène paraît expédiée, et les requins de la fin justifieront le réemploi de l’expression oubliée Jump the shark dans toute conversation future, et si on ajoute le dernier assassinat bien lourd cité plus haut, ça alourdit l’affaire...En dépit de son perfectionnisme, le réalisateur est un homme pressé désormais et ça se sent. Un peu dommage. Mais vu le plantage possible de cette suite, pour un péplum, c’est largement visionnable et apte à pas mal de rigolade, voulues ou non.

Swindgen
7
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le 28 janv. 2025

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