J'ai vraiment hésité à monter jusque 7, mais si la fin m'a laissé sur une bonne impression, le film reste assez inégal.


Bon, il faut dire que moi à la base, les super-héros ont tendance à me passer au-dessus de la tête, ce n'est pas du tout ma culture ; mais Shyamalan propose justement un film à l'opposé de la concurrence dans ce domaine, délaissant l'action, plutôt axé sur une réflexion méta et un vrai propos, n'hésitant pas à déconstruire le mythe et à mettre ses icônes à terre (au propre comme au figuré).


Clairement, j'ai aimé le scénario de "Glass" dans sa globalité, je craignais que le lien ne soit artificiel avec les deux premiers films, mais la trilogie se tient, et c'est la principale bonne nouvelle. On sent que c'est sans doute le projet d'une vie pour Shyamalan, et son enthousiasme - parfois naïf - fait plaisir à voir.


De même, si on pourra regretter que les personnages ne soient pas plus fouillés, il faut souligner que chacun jouit d'une véritable place (à peu près équivalente) dans le récit imaginé par le réalisateur d'origine indienne.
Si James McAvoy est plus présent à l'écran que Samuel Jackson, par exemple, aucun rôle ne se trouve réduit à un caméo amélioré, et c'est également valable pour Anya Taylor-Joy (quelle beauté et quel magnétisme!) et pour Sarah Paulson, principale nouveauté du casting et auteur d'une prestation convaincante.


Là où ça se gâte, c'est dans le déroulé des péripéties de "Glass", dans les détails du récit : on déplore trop de longueurs, et la partie au sein de l'hôpital psychiatrique présente trop d'invraisemblances. Le film ne m'aura pas captivé de A à Z, loin de là.


En revanche, la mise en scène jouit d'une classe folle (lenteur étudiée, profondeur de champ, cadrages, photo…) dans la lignée d"Unbreakable" à l'époque.
Après un "Split" qui ne m'avait pas emballé, Shyamalan redresse donc la barre et offre un troisième acte plutôt réjouissant, réussissant à boucler sa trilogie avec habileté et un certain panache, sans doute au détriment du grand spectacle et du divertissement au sens premier.

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le 20 avr. 2019

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Val_Cancun

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