Tsanko Petrov, cheminot scrupuleux et bègue trouve un tas de billets de banque le long de la voie ferrée. Bien que démuni, il décide de remettre la totalité de la somme à la police. Fêté par le ministère des transports qui lui remet une décoration, on lui offre une montre qui ne marche pas et on oublie de lui rendre la montre "glory" que lui avait offerte son père. La montre va être égarée.
Tsankov ne va pas se laisser faire...
"Glory" est une parabole tragi-comique assez cruelle sur les tribulations d'un cheminot qui veut récupérer une montre que lui a donné son père disparu. Moqué, humilié et battu, Tsankov va en "voir de toutes les couleurs" avant de la récupérer.
Le film s'appuie sur une histoire ubuesque et des personnages avec de fortes personnalités. Il donne une vision de l'administration bulgare des transports assez abominable. Le portait de Julia Stoykiva, la chef de service, alcoolique mondaine, candidate aux fécondations in vitro, accrochée à son téléphone en permanence, qui tyrannise son compagnon et son service (...) est des plus réussis.
L'univers de Glory revisite Kafka et dénonce les maux de l'administration bulgare (corruption...).
Au fur et à mesure de l'histoire, on se demande vraiment quand va s'achever le calvaire de Tsankov, "personnage pur" qui "s'embourbe" face à la machine bureaucratique cynique uniquement soucieuse des apparences.
SPOILER SPOILER
La scène finale dans laquelle Julia Stoykiva, piteuse, rapporte la montre Glory égarée à Tsankov (qui a été battu et tondu par ses collègues de travail pour avoir dénoncé un trafic de vol de diesel) est des plus réussies.
Le cheminot, physiquement méconnaissable, est transfiguré tant sur le plan physique que moral et le long plan final laisse augurer du pire...
Le casting est très bon et criant de vérité pour cette histoire, filmée et relatée avec beaucoup de réalisme.
Ce film est mal distribué mais il vaut le déplacement.
Ma note: 7/10