Pour fêter dignement les cinquante ans de la grosse bête Godzilla, le studio Toho a sorti les grands moyens et a offert au Roi des Monstres du cinéma japonais un chapitre digne de ce nom. Entres Kaijū géants, mutants, destruction massive, invasion extraterrestre et comète en direction de la terre, cet opus s'impose immédiatement comme un classique de la saga ! Une saga née en 1954, Gojira de son vrai nom rebaptisé Godzilla par le public américain. Big G apparaît pour la première fois sous la direction du cinéaste Ishirō Honda donnant naissance à un genre nommé Kaiju eiga mettant en scène d'abord la peur du nucléaire avec les stigmates et les traumatismes du Japon d'après-guerre toujours présent avec les deux bombardements atomiques américains sur Hiroshima et Nagasaki.
Le succès de Godzilla ne pouvait qu'engendrer des suites, c'est ainsi que depuis 1954, on dénombre presque trente-trois films (deux en productions), dont les sorties se décomposent en cinq catégories chronologiques. Après le film originel, nous trouvons l'ère Showa de 1954 à 1975 (15 films), l'ère Heisei de 1984 à 1995 (7 films), l'ère Millenium de 1999 à 2001 (3 films), puis l'ère nouvelle génération de 2002 à 2004 (3 films) et enfin l'ère renaissance et MonsterVerse de 2014 à 2020 (6 films). Et n'oublions pas le Godzilla, de Roland Emmerich en 1998.
A la suite d'une vague incessante de guerres et d'une croissance démesurée de la pollution, d'énormes monstres font leur apparition. Des extra-terrestres de la Planète X viennent bizarrement aider les humains au bon moment... Mais les monstres vont-ils détruire la Terre ? Une seule solution : réveiller Godzilla !
Sur les trente-cinq films de la franchise cinématographique produits entre 1954 et 2020, ce vingt-huitième chapitre est écrit et réalisé par le cinéaste Ryuhei Kitamura (Versus, l'ultime guerrier, Downrange) aux commandes de ce joyeux anniversaire Godzi, façon vidéoclip de deux heures entre explosions et combats titanesques ! Qui dit anniversaire, dit belle panoplie de montres (Anguirus, Mothra, Rodan, Minilla, Gigan, Kamacuras, Kumonga, Manda, King Caesar, Ebirah, Hedorah, Monster X, Zilla …) pour un affrontement interplanétaire.
Un blockbuster fourretout au casting monstrueux, nous retrouvons Rei Kikukawa (Gengis Khan, à la conquête du monde), Masahiro Matsuoka, Akira Takarada (Godzilla), Kane Kosugi (Ultime violence, Zero Tolerance), Kazuki Kitamura (Kill Bill, The Raid 2) et Don Frye.
On plonge !
La pollution a engendré des monstres gigantesques qui apparaissent de temps à autre sur la Terre. Le plus grand d'eux : Godzilla. Mais l'Armée Mondiale est enfin parvenue à l'enfermer sous la glace au Pôle Sud. Pour parer à ce genre d'accidents, l'Armée Mondiale a crée la Force M, composée d'unités mutantes. Mais cette nouvelle Force ne peut rien contre l'attaque simultanée de plusieurs créatures énormes aux quatre coins du monde. Arrive alors un vaisseau spatial qui stoppe net la menace. A son bord, les Xiliens, des extraterrestres humanoïdes venus prévenir la terre d'une menace imminente : la collision avec un astéroïde gigantesque nommé Gorus. Mais les Xiliens jouent-ils un double jeu ? Ozaki, un mutant, la biologiste Otonashi et Douglas Gordon le capitaine du Gotengo mènent l'enquête…
Gigan à toi de jouer !
Si l'on remarque immédiatement le changement de style, à commencer par l'ancien logo de la Toho qui illumine les toutes premières images de Godzilla Final Wars. Les fans de Gojira découvrent un générique en forme d'hommage à tous les films mettant en scène Godzilla. Ryuhei Kitamura bouleverse le genre, mais avec respect. Au-delà de l'hommage référentiel, Kitamura s'évertue avant tout à se faire plaisir, faire plaisir aux fans et a renoué avec des effets spéciaux à l'ancienne ce qui explique le côté ultra fun pour peu qu’on face abstraction des défauts inhérents à ce genre de film, on peut se laisser porter par ces combats de monstres en caoutchouc dans des décors de carton pâte, car ils sont filmés de manière dynamique et surprenante. Et si le réal injecte son style nerveux, il commence par mettre en confiance le spectateur en captant l'attention de manière futuriste à cette saga culte du cinéma japonais. Un savoureux cocktail d'ancien et de moderne mixant des décénies de Kaijū kitsch malgré quelques longeurs propres au genre, le film divertit sans problème et c'est le principal !
Rate pas le train !