Les années 90 avec un bon équilibre
Lancement de folie pour Pierce Brosnan, qui bénéficie du rôle titre dans l'un des opus les plus salués de la saga. A raison, déjà pour son script plutôt original fonctionnant encore sur quelques bases de la guerre froide avec un sens assez aigu du suspense, le ton alternant entre sérieux (le final, le vol du réseau satellite...) et foutraque (la course poursuite en char d'assaut). Peu importe que ce soit toujours plus gros (l'introduction), l'équilibre est trouvé, le film parvenant parfaitement à s'intégrer dans sa décennie en termes de style, l'exemple marquant étant la présence d'Eric Sera à la bande originale. Malgré les déboires de post production (il paraît qu'il aura fallu pomper les musiques de l'opus précédent pour combler les lacunes de partition), son style imprègne considérablement le film, alternant avec le lugubre (toutes les scènes satellitaires) et le rythme musclé du thème des scènes d'action qui envoie clairement de la pression. Efforts également du côté des méchants, avec un 006 roublard et interprété efficacement par Sean Bean, escorté pour le coup du parfait exemple de la méchante marquante, la grosse salope sadique qui étouffe ses victimes au cours d'étreintes mortelles. Mêlant constamment mort et libido, achevée avec une blague parfaitement dans le ton nanar qu'on attendait, elle assure le spectacle avec jubilation et efficacité. Enchaînant régulièrement les séquences d'action sans endormir pendant les explications de circonstances. Même dans la façon dont il gère les gadgets, le film est doté d'intelligence. La simple séquence du stylo illustre la gestion maligne des quelques petits trucs utilisés ça et là pour doper le suspense en respectant l'esprit de la saga. Avec en plus une associée enfin utile avec ce petit charme russe qui lui donne immédiatement un plus sur la standarde james bond girl. Et à titre personnel, l'usage régulier de maquettes pour les effets spéciaux a gagné ma sympathie. Quant à la performance du Pierce, le rôle lui va comme un gant, le naturel de sa carrure de héros parlant de lui même, en smoking ou en simple blouson de para. Un baptême du feu tout à fait concluant.